Ce serait certes bien plus lisible s’il y avait un camp pro-européen, pro-libéral, pro-banques, pro-sioniste, pro-mondialiste opposé à un camp nationaliste anti-européen, anti-libéral, anti-banques, antisioniste, etc... mais les lignes de partage sont en réalité beaucoup plus confuses.
Un positionnement nationaliste par certains aspects, mondialiste par d’autres, n’est pas une absurdité dialectique. La crise économique de 2008 a creusé une faille dans le système, entre la structure économique représentant les intérêts stricts du marché ouvert et la mondialisation culturelle qui lui a servi de vecteur "gramscien" pendant 30 ans.
Les ultralibéraux alliés il y a encore 10 ans à la gauche sociétale - le blairisme, en gros - contre la droite des valeurs ont ainsi renouvelé leur paradigme et tentent aujourd’hui de rallier le courant conservateur qui enfle partout en Europe : il s’agit surtout de ne pas jeter le bébé du marché ouvert avec l’eau du bain de la mondialisation.
Cela signifie également que les Américains et les Anglais, phagocytés par l’entité sioniste, sont prêts à précipiter l’Europe dans le gouffre pour préserver le système financier. D’ailleurs l’escroquerie intellectuelle a fonctionné, puisqu’il n’est plus question désormais d’une crise financière, mais, selon la formule consacrée par les médias, d’une "crise de la dette souveraine européenne".
C’est ce que comprennent avec consternation les Rompuy et autres Baroso qui avaient sans doute eu la légèreté de croire à l’indépendance d’une Europe construite exclusivement par le Marché, soit par l’ingérence américano-britannique, comme l’avait très bien compris De Gaulle qui mettait toute sa force à maintenir les Anglais en dehors de l’Europe.
De là le taquet adressé par un Farage qui exprime un point de vue typiquement et traditionnellement britannique : soit défense farouche des intérêts de la City et des financiers, solidarité transatlantique en rappel de la célèbre phrase de Churchill à De Gaulle : "Chaque fois que nous devrons choisir entre l’Europe et le grand large, nous choisirons le grand large", application systématique de la politique du "diviser pour régner" sur le continent passant par la défense des "petits pays" instrumentalisés.
C’est pourquoi j’incite certains nationalistes à tempérer leur enthousiasme et à garder un recul critique face à Farage - qui est accueilli à bras ouverts sur Fox News - les ennemis de nos ennemis n’étant pas toujours nos amis...
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