Les négociations de Lausanne sur le nucléaire iranien ont franchi la date-butoir du 31 mars et sont entrées mercredi dans leur septième jour consécutif sans qu’il soit possible d’en préjuger le résultat, seuls Téhéran et Moscou affichant un certain optimisme.
Les discussions se poursuivent entre l’Iran et les six grandes puissances impliquées dans les pourparlers (États-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni) pour trouver un accord encadrant les activités nucléaires de Téhéran de manière à l’empêcher de se doter de l’arme atomique, en échange d’une levée des sanctions qui lui sont imposées.
Les pourparlers ont été suspendus durant la nuit et reprendront dans la journée.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait état d’un accord de principe sur toutes les questions clés et ajouté que les négociateurs allaient commencer à rédiger un projet de texte, mais l’information a été démentie par un diplomate proche des pourparlers.
Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a évoqué de bons progrès dans les discussions et il a dit espérer également que les délégations entreraient mercredi dans la phase de rédaction d’un projet d’accord.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a quant à lui quitté les pourparlers et reviendra à Lausanne quand ce sera utile, a dit un membre de la délégation française.
Les États-Unis ont donné leur feu vert à la poursuite des négociations après minuit tout en avertissant qu’ils n’attendraient pas le 30 juin, date limite fixée pour un accord définitif. Le président Barack Obama s’est entretenu avec les membres de son conseil de sécurité nationale pour faire le point sur les négociations.
Dans la journée de mardi, plusieurs diplomates présents en Suisse avaient estimé que l’accord-cadre serait probablement fragile ou incomplet, mais la porte-parole du département d’État américain, Marie Harf, a jugé que les progrès accomplis ces derniers jours justifiaient la poursuite des pourparlers.
Points de blocages
« Nous avons fait suffisamment de progrès ces derniers jours pour que cela vaille la peine de rester mercredi », a dit Marie Harf dans un communiqué, soulignant toutefois que « plusieurs points posent encore problème. »
À Washington, la Maison-Blanche a toutefois averti que les États-Unis n’attendraient pas le 30 juin pour rompre le dialogue s’il n’aboutit pas avant.
« Si nous ne pouvons parvenir à un accord politique, nous n’attendrons pas jusqu’au 30 juin (...) pour quitter les discussions », a déclaré son porte-parole Josh Earnest.
Côté iranien, le négociateur Hamid Baidinejad s’est dit prêt à continuer à discuter tant que des divergences persisteront. « L’Iran ne veut pas un accord pour un accord et un règlement définitif doit garantir son droit à l’énergie nucléaire », a-t-il déclaré.
Un membre de la délégation allemande a indiqué que rien ne garantissait un succès des discussions, qui visent à régler un contentieux de plus de douze ans.
En visite à Berlin pour un sommet franco-allemand, François Hollande a jugé qu’un échec des discussions serait préférable à un mauvais accord.
Les pourparlers bloquent sur plusieurs points : la possibilité pour l’Iran d’enrichir librement de l’uranium pour la recherche et développement après un moratoire de dix ans, et le rythme de levée des sanctions et la question de leur rétablissement en cas de non-respect par Téhéran de ses engagements.