Si Ségolène Royal reconnaît qu’ « il y a une liberté de critiquer les religions », elle se montre critique à l’égard de la lycéenne Mila, cible de menaces après des propos injurieux envers l’islam. Elle la qualifie d’adolescente « qui manque de respect ».
.@RoyalSegolene il y a une liberté de critiquer les religions mais ne partage pas #JeSuisMila
"Je refuse de poser le débat sur la #laicite à partir des déclarations d'une adolescente de 15 ans considérée comme le parangon de la liberté d'expression"
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— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) February 2, 2020
Ségolène Royal ne fait pas partie du camp #JeSuisMila, selon des propos tenus lors d’une interview réalisée le 2 février sur France 3. Depuis le 19 janvier, la lycéenne Mila est la cible d’insultes et de menaces de viols et de mort après avoir tenu des propos injurieux envers l’islam. La polémique s’était en effet emparée de Twitter où des personnalités et internautes ont pris la défense de Mila, pendant que d’autres dénonçaient ses propos.
Pour Ségolène Royal, Mila « est peut-être encore en crise d’adolescence »
« Il y a une liberté de critiquer les religions », a débuté Ségolène Royal dans cet entretien. Cependant, à la question de savoir si elle pourrait afficher le hashtag #JeSuisMila sur les réseaux sociaux, elle a semblé apporter une nuance à cette liberté. « Absolument pas », a-t-elle opposé, en se justifiant :
« D’ailleurs revenons à des choses sérieuses. Une adolescente qui est peut-être encore en crise d’adolescence, si elle avait dit les mêmes choses sur son enseignant, sur ses parents, sur sa voisine [...] qu’est-ce qu’on aurait dit ? On aurait dit simplement un peu de respect. »
Sauf que, contrairement à ce que suggère Ségolène Royal, Mila n’a ni insulté, ni injurié aucune personne précise – si ce n’est le Dieu de l’islam. Les propos à l’origine de la polémique étant, notamment : « Je déteste la religion, le Coran est une religion de haine, il n’y a que de la haine là-dedans. L’islam c’est de la merde. [...] Votre Dieu, je lui mets un doigt dans le t*** du ***. » Le parquet a d’ailleurs confirmé le 30 janvier qu’il classait sans suite une enquête visant Mila pour « incitation à la haine raciale ».
« Critiquer une religion, cela n’empêche pas d’avoir du respect, de l’éducation, de la connaissance, d’être intelligent », argumente Ségolène Royal, critiquant ainsi le comportement de la lycéenne. Pour l’ancienne candidate à la présidentielle, il ne faut « certainement pas ériger une adolescente, qui manque de respect, comme le parangon de la liberté d’expression ».
Mila, toujours sans école depuis l’affaire
Prise dans la tempête des réseaux sociaux depuis mi-janvier, Mila a d’ailleurs été déscolarisée et se retrouve toujours sans affectation scolaire, dans l’attente d’une solution du rectorat. En lien avec la famille, le rectorat de l’académie de Grenoble s’est ainsi mis en quête d’une solution qui permettrait à Mila de retrouver le plus rapidement possible, et en toute sécurité, le chemin des salles de classe.
« Plusieurs options sont sur la table », a précisé à l’AFP Aymeric Meiss, directeur de cabinet de la rectrice de l’académie de Grenoble, confirmant que la jeune fille n’avait pas rejoint son lycée depuis les faits « parce que la situation ne le permet[tait] pas ». Sans préciser si un retour dans son lycée était envisagé.