« L’État espagnol a accordé aux juifs séfarades le droit à la nationalité espagnole, il devrait reconnaître ce même droit pour les autres expulsés, les Morisques, sinon sa décision serait sélective, pour ne pas dire raciste », a déclaré Najib Loubaris, président de l’association La Mémoire andalouse.
Cette déclaration fait suite à la « réparation » évoquée le 7 février dernier par le gouvernement espagnol, soit une modification du Code civil pour accorder la citoyenneté espagnole sur demande à tous les séfarades (descendants des juifs expulsés en 1492). Ce sont aujourd’hui quelques familles marocaines aux origines andalouses, comme les Loubaris (Olivares), Bargachi (Vargas), Buano (Bueno), Sordo, Denia, Lucas, etc., qui demandent un traitement de l’Espagne semblable aux mesures récemment annoncées vis-à-vis de juifs.
Peu de chances en réalité que l’Espagne réponde favorablement à cette demande. En revanche, la reconnaissance des juifs par l’Espagne est un vieux serpent de mer : en novembre 1992, quelques mois après le 500e anniversaire de l’expulsion des juifs d’Espagne, le Parlement espagnol avait promulgué une loi considérant, pour la première fois dans l’histoire du pays, le judaïsme comme « une religion à part entière », devant bénéficier des mêmes droits que le catholicisme, religion officielle en l’Espagne. Reconnaissance gravée dans le marbre en 1992, lors de la visite du roi Juan Carlos 1er à la synagogue de Madrid, qui avait déclaré à cette occasion, à propos des juifs séfarades :
« L’Espagne est leur maison. »