La Russie a déjà utilisé des missiles de croisière Kalibr pour frapper les positions de Daech en Syrie depuis les mers Caspienne et Méditerranée en 2015.
Le navire lance-missiles russe Zeleny Dol, qui est équipé de missiles de croisière Kalibr-NK – concurrents des Tomahawk américains –, a mis le cap samedi sur la Méditerranée où il rejoindra l’escadre russe, a annoncé le porte-parole de la flotte russe de la mer Noire, Viatcheslav Troukhatchev.
« Le navire lance-missiles Zeleny Dol et le dragueur de mines Kovrovets de la flotte de la mer Noire ont quitté samedi Sébastopol pour accomplir une mission au sein du groupe naval russe en mer Méditerranée », a indiqué le porte-parole.
Il s’agit de la première mission en Méditerranée pour un navire lance-missiles du projet 21631 Bouïan-M.
Un responsable des forces de sécurité de la Crimée avait antérieurement annoncé que le navire Zeleny Dol, doté de missiles de croisière Kalibr, rejoindrait prochainement l’escadre russe déployée en Méditerranée.
« La mission du navire au large de la Syrie n’a pas été précisée, mais sa participation à l’opération militaire (contre les terroristes) n’est pas exclue, puisqu’il est équipé de missiles de croisière à longue portée », a noté le responsable.
Selon une source militaire russe, le nombre des navires russes déployés en Méditerranée passerait de 10 à 20 unités.
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Derrière les effets d’annonce, les menaces et autres hypocrisies des belligérants, il reste des faits : les Russes bombardent les bases de la rébellion anti-Assad ; les Turcs, sevrés de victoires militaires, se préparent à prendre une partie du territoire gagné par les Kurdes anti-Daech en Syrie, tandis que les Américains, paralysés par leur campagne électorale, sont peut-être en train de laisser la main aux Russes. Une quatorzième guerre russo-turque dans l’Histoire est-elle en train de se dessiner ?
La Turquie bombarde des secteurs kurdes dans le nord de la Syrie
La Turquie, mettant en application ses menaces, a bombardé samedi des secteurs du nord de la Syrie contrôlés par les forces kurdes, des frappes qui devraient encore un peu plus compliquer la donne en vue d’un dénouement de la crise.
Le département d’État américain a aussitôt réagi, exhortant la Turquie à « cesser ces tirs ».
À Munich, où il participe à la conférence sur la sécurité, le secrétaire d’État américain John Kerry avait auparavant averti que le dossier syrien se trouvait à un « moment charnière » entre guerre et paix, quelques jours après que Washington et Moscou sont tombés d’accord sur une prochaine « cessation des hostilités ».
L’agence officielle Anatolie a rapporté samedi soir que l’armée turque avait frappé des cibles du Parti kurde de l’union démocratique (PYD) et du régime syrien.
« Nous avons pressé les Kurdes syriens et d’autres forces affiliées aux YPG (les Unités de protection du peuple kurde liées au PYD, le Parti kurde de l’union démocratique, Ndlr) de ne pas profiter de la confusion en s’emparant de nouveaux territoires. Nous avons aussi vu des informations concernant des tirs d’artillerie depuis le côté turc de la frontière et avons exhorté la Turquie à cesser ces tirs », a déclaré dans la soirée le porte-parole du département d’État, John Kirby, qui se trouvait à Munich.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’artillerie turque a bombardé des secteurs du nord de la province d’Alep que les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale force kurde en Syrie ont récemment repris à des rebelles islamistes.
Une source au sein des YPG a indiqué à l’AFP que les bombardements avaient notamment visé l’aéroport militaire de Minnigh, repris le 10 février par les forces kurdes.
Situé à une dizaine de km de la frontière turque, l’aérodrome de Minnigh se trouve entre deux routes importantes qui mènent de la ville d’Alep, deuxième ville du pays, à Azaz, plus au nord.
Et le fait de le contrôler donne aux forces kurdes une base de départ pour de nouvelles offensives contre le groupe jihadiste État islamique (EI).