« Chevaliers de la table ronde, goûtons-voir si le vin est bon ! » Le patriarche Grégoire III Laham connaît les paroles par cœur, et entraîne toute la délégation toulonnaise guidée par monseigneur Rey jusqu’en Syrie. Dans le patriarcat grec-melkite catholique de Damas, l’ambiance est à la joie des retrouvailles.
« Il est ressuscité », annoncent quelques drapeaux blancs accrochés aux arbres qui longent la ruelle qui y mène. Dans la pièce, le patriarche est entouré du nonce apostolique, de l’archevêque syriaque catholique, de l’archevêque de Bamberg et représentant la conférence épiscopale allemande, de l’archevêque arménien catholique, de l’archevêque arménien apostolique, du représentant du patriarche syriaque orthodoxe, de l’archevêque maronite et enfin de monseigneur Rey, évêque français de Fréjus-Toulon.
La Syrie a besoin de l’amour de la France
Accompagné de 45 personnes, l’évêque français est de nouveau en Syrie. Le but ? Consolider le jumelage entre son diocèse et celui de Homs, prévu en août dernier et signé à Toulon en novembre lors d’une visite de monseigneur Arbach, archevêque grec-melkite catholique de Homs.
C’est une fois de plus l’association SOS Chrétiens d’Orient qui a aidé monseigneur Rey à revenir en Syrie. Le patriarche rend un bel hommage à l’association : « c’était à nous de crier SOS, ce sont eux qui l’ont fait ! »
À Damas, c’est donc une Église souriante et reconnaissante qui accueille la délégation : « Décidément, la France occupe nos journées », plaisante le patriarche au lendemain de la visite de cinq députés français, « mais vous connaissez mieux votre Notre Père », taquine-t-il à la sortie de la messe. Les représentants de toutes ces églises se sont réunis autour du Patriarche pour une messe solennelle dans l’église du patriarcat, au terme de laquelle un dîner est partagé.
L’accueil est chaleureux, et pour cause. « Nous sommes infiniment reconnaissants de cette visite de solidarité au peuple Syrien qui s’est senti si abandonné pendant cinq ans », explique le Patriarche Laham, particulièrement en forme pour accueillir ses « amis français ». « Ils sont un symbole qui nous rappelle que la France est avec nous ! » sourit le patriarche habituellement critique envers la politique menée par le gouvernement français.
« Nous espérons que cet exemple chrétien offert par le diocèse de Toulon poussera le peuple, l’Église et les gouvernants français à comprendre que la Syrie, elle, aime la France ! » répète cet énergique prélat, infatigable lorsqu’il s’agit de convaincre les chrétiens de rester en Syrie. « La Syrie a besoin de l’amour de la France », poursuit, nettement plus ému, le patriarche Syrien qui suppliait encore récemment la jeunesse syrienne de faire preuve de « patience » et de ne pas quitter son pays.
- Messe à Damas en compagnie du patriarche Laham, de Mrg Rey et des évêques