Un tribunal égyptien a confirmé mardi la peine de mort qu’il avait infligée il y a un mois à l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, destitué en 2013 par l’armée, pour s’être évadé de prison lors de la révolte de 2011 et avoir planifié des attaques. Un peu plus tôt, le même tribunal avait condamné M. Morsi, premier président élu démocratiquement en Égypte, à la prison à vie pour « espionnage ».
Le 21 mars, dans un premier procès, il avait déjà écopé de 20 années de prison pour incitation à la violence contre des manifestants en 2012. La peine de mort dans ce troisième procès a été confirmée après que le tribunal eut recueilli l’avis, non contraignant, du mufti d’Égypte. Les verdicts de ces trois premiers procès, sur les cinq qui sont intentés à M. Morsi, ont été prononcés en première instance et sont susceptibles d’appel.
Le tribunal du Caire, niché au cœur d’une académie de police sous très haute surveillance, a condamné à mort M. Morsi pour s’être évadé de prison lors de la révolte populaire de janvier et février 2011 qui mit fin à 30 années de présidence du Hosni Moubarak, mais aussi pour avoir "planifié des attaques contre l’État" avec la collaboration du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais.
Dans le procès pour espionnage qui a valu à M. Morsi la prison à vie – en réalité plafonnée à 25 ans d’emprisonnement en Égypte –, le tribunal a en outre confirmé les peines de morts prononcées le 16 mai contre 16 personnes, dont 2 hauts dirigeants de la confrérie des Frères musulmans de M. Morsi : le richissime homme d’affaires Khairat al-Chater et Mohamed al-Beltagui.