Mohamed Morsi a été condamné mardi 21 avril à vingt ans de prison incompressibles pour incitation au meurtre de manifestants en décembre 2012. Le premier président démocratiquement élu en Égypte, en juin 2012, a la possibilité de faire appel.
Le verdict, le premier prononcé à l’encontre du dirigeant islamiste depuis sa destitution par l’armée en juillet 2013, a été annoncé lors d’une audience retransmise à la télévision. Douze autres cadres des Frères musulmans ont été condamnés à la même peine. L’ex-président a été condamné pour avoir été impliqué dans l’arrestation et des tortures sur des manifestants durant son mandat.
Il a en revanche été acquitté du chef d’incitation au meurtre de deux manifestants et d’un journaliste lors d’une manifestation devant le palais présidentiel en 2012, pour lequel la plupart des observateurs s’attendaient à ce qu’il soit condamné à mort.
Répression implacable
Premier président démocratiquement élu en Égypte, en juin 2012, Mohamed Morsi a été renversé par Abdel Fattah al-Sissi. Le chef d’état-major de l’armée s’est depuis fait élire à la présidence du pays et a mené une répression implacable contre les Frères musulmans tout en bénéficiant du soutien de nombreux Égyptiens avides de stabilité.
La confrérie dit prôner une résistance pacifique mais a été qualifiée en décembre 2013 d’organisation terroriste par le nouveau pouvoir. La répression s’est étendue aux autres voix discordantes, dont plusieurs figures de proue de la « révolution du Nil » qui a conduit à la chute du président Hosni Moubarak en février 2011.