L’affaire de la banderole déployée au Stade de France par un quarteron d’humoristes en préretraite n’en finit plus de faire des vagues. Le président de la République, le médiateur de la République, le Secrétaire Général de l’ONU, Dany Boon... tous sont formels : il est préférable de venir au match avec une bonne réserve de bananes que de se moquer de la diversité ethnique française.
La Brave Patrie est ce matin coupée en deux. Jamais depuis la Terreur la cohésion nationale n’avait été à ce point menacée. Au nord d’une ligne Montmorency - Saint-Quentin, on a peur, ou on a les ch’cottes, comme on dit là-bas. La raison ? Quelques mots malhabilement tracés sur un vieux drap, une coutume ancestrale au PSG. Mais cette fois-ci, les traditionnels boutades et quolibets ont laissé la place à la haine, la haine pure. La haine de l’Autre. La haine du Ch’ti. Sous la violence des mots - « pédophiles » ! « chômeurs » ! « consanguins » ! - la France se recroqueville, et les plus hautes instances s’inquiètent. Le ventre est encore fécond, et rien ne le laissait soupçonner. Sous la surface étale d’un lac idyllique, un feu couvait qu’il faut à tout prix éteindre : il y a, en 2008, en France, du racisme.
Rien ne prédisposait pourtant le Ch’ti - un sous-genum du Picard - à être ainsi stigmatisé.
Comme l’avaient fait en leur temps des films comme Gorilles dans la brume, La marche de l’Empereur ou Le huitième jour, un succès interplanétaire a récemment sensibilisé les Français aux souffrances d’une espèce gravement menacée par l’alcool et les poids-lourds qui sillonnent l’A1 sans ralentir malgré les nombreux panneaux de signalisation.
Les gorilles sont protégés. Les Japonais ont déclaré un moratoire sur la chasse au pingouin. Les trisomiques sont aujourd’hui pleinement intégrés à la société française. On pensait que les Ch’tis bénéficieraient de la même manière de la campagne lancée par le comité d’initiative du Nord-Pas de Calais. Se serait-on trompé ?
Rien n’est moins sûr. S’il fallait mesurer la popularité d’un symbole à l’aune de l’indignation provoquée par sa mise en péril, le Ch’ti bat à plates coutures le footballeur noir.
Plus de douze millions de Français se sont déjà reconnus dans la merveilleuse comédie de Dany Boon, et ce n’est qu’un début : face aux événements ignobles du week-end, le ministère de l’Education envisage de rendre la projection de Bienvenue chez les Ch’tis obligatoire dès l’école primaire.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé que le prochain conseil des ministres se tiendrait à Lens, en langue patois picard. Pour sa part, Carla Bruni-Sarkozy devrait enregistrer dans la semaine une version du P’tit Quinquin avec Renaud et Michel Sardou.
Côté judiciaire, des poursuites sont déjà annoncées contre les supporteurs du PSG, qui devraient déboucher sur des travaux d’intérêt général - probablement lors de la moisson de betteraves, entre novembre et décembre.
Qu’on se rassure donc : les Ch’tis se défendent et font tout ce qui est en leur pouvoir pour que plus jamais un acte d’une telle barbarie ne puisse survenir dans une démocratie.
Les Français sont avec eux, épaule contre épaule, même s’il faut parfois pour cela se mettre à genoux, rapport aux carences en calcium. Et ils ont un message pour les imbéciles qui ternissent l’excellente réputation du supporteur moyen du PSG : Messieurs les bas-du-front, quelque chose a changé. Vous pouvez vous déguiser en singes et vous pouvez jeter des bananes à un footballeur noir en toute impunité si cela vous chante, mais plus jamais ça.
Didier Kala
Source : http://bravepatrie.com
La Brave Patrie est ce matin coupée en deux. Jamais depuis la Terreur la cohésion nationale n’avait été à ce point menacée. Au nord d’une ligne Montmorency - Saint-Quentin, on a peur, ou on a les ch’cottes, comme on dit là-bas. La raison ? Quelques mots malhabilement tracés sur un vieux drap, une coutume ancestrale au PSG. Mais cette fois-ci, les traditionnels boutades et quolibets ont laissé la place à la haine, la haine pure. La haine de l’Autre. La haine du Ch’ti. Sous la violence des mots - « pédophiles » ! « chômeurs » ! « consanguins » ! - la France se recroqueville, et les plus hautes instances s’inquiètent. Le ventre est encore fécond, et rien ne le laissait soupçonner. Sous la surface étale d’un lac idyllique, un feu couvait qu’il faut à tout prix éteindre : il y a, en 2008, en France, du racisme.
Rien ne prédisposait pourtant le Ch’ti - un sous-genum du Picard - à être ainsi stigmatisé.
Comme l’avaient fait en leur temps des films comme Gorilles dans la brume, La marche de l’Empereur ou Le huitième jour, un succès interplanétaire a récemment sensibilisé les Français aux souffrances d’une espèce gravement menacée par l’alcool et les poids-lourds qui sillonnent l’A1 sans ralentir malgré les nombreux panneaux de signalisation.
Les gorilles sont protégés. Les Japonais ont déclaré un moratoire sur la chasse au pingouin. Les trisomiques sont aujourd’hui pleinement intégrés à la société française. On pensait que les Ch’tis bénéficieraient de la même manière de la campagne lancée par le comité d’initiative du Nord-Pas de Calais. Se serait-on trompé ?
Rien n’est moins sûr. S’il fallait mesurer la popularité d’un symbole à l’aune de l’indignation provoquée par sa mise en péril, le Ch’ti bat à plates coutures le footballeur noir.
Plus de douze millions de Français se sont déjà reconnus dans la merveilleuse comédie de Dany Boon, et ce n’est qu’un début : face aux événements ignobles du week-end, le ministère de l’Education envisage de rendre la projection de Bienvenue chez les Ch’tis obligatoire dès l’école primaire.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé que le prochain conseil des ministres se tiendrait à Lens, en langue patois picard. Pour sa part, Carla Bruni-Sarkozy devrait enregistrer dans la semaine une version du P’tit Quinquin avec Renaud et Michel Sardou.
Côté judiciaire, des poursuites sont déjà annoncées contre les supporteurs du PSG, qui devraient déboucher sur des travaux d’intérêt général - probablement lors de la moisson de betteraves, entre novembre et décembre.
Qu’on se rassure donc : les Ch’tis se défendent et font tout ce qui est en leur pouvoir pour que plus jamais un acte d’une telle barbarie ne puisse survenir dans une démocratie.
Les Français sont avec eux, épaule contre épaule, même s’il faut parfois pour cela se mettre à genoux, rapport aux carences en calcium. Et ils ont un message pour les imbéciles qui ternissent l’excellente réputation du supporteur moyen du PSG : Messieurs les bas-du-front, quelque chose a changé. Vous pouvez vous déguiser en singes et vous pouvez jeter des bananes à un footballeur noir en toute impunité si cela vous chante, mais plus jamais ça.
Didier Kala
Source : http://bravepatrie.com