Hum, on dirait que le sentiment de malaise généré par cette séquence dépasse même les intentions du soufleteur anonyme.
Je n’aime pas la violence physique. Jeune, ça me mettait dans des états de nervosité extrêmes. J’ai dû apprendre, et le milieu où j’ai vécu m’a bien aidé. Les arts martiaux aussi (pas à me battre, mais à ne pas subir l’agression d’emblée). Moralement, je déteste toujours la violence collective.
Depuis trente ans, je n’avais presque plus été dans des situations de violence physique. Récemment, ça m’est arrivé plusieurs fois, sans que ça aille aux coups, sans que je recule non plus. Signe des temps, que la prolifération d’une violence qui déborde dans le quotiden au-delà des combats de jeunes coqs en boîte de nuit ?
La question du gabarit compte, mais les vrais teignes que j’ai connues n’étaient pas des armoires à glace. Le milieu, la hargne, la pratique du combat de rue (rarement des sports de combat, même si c’est utile).
Bourbon est loin de Léon Degrelle, tout comme le soufleteur anonyme (son geste gagnerait en signification s’il était un personnage aussi public que Bourbon) est loin d’Arthur Cravan.
On est loin en tout cas des combats entre anarchistes et camelots du roi évoqués par Victor Méric. A l’époque, ça se finissaient à la Santé : tout le monde au trou et une certaine fraternité de rebelles contre l’assiette au beurre.
Dégénérescence ultime du débat d’idée... car, au fond, quelle fracture idéologique réelle sépare l’agresseur de l’agressé ? Des spectres d’idéologies rances ? Une différente appréciation dans le dernier débat culturel à la mode ?
Bon courage aux jeunes qui se saisissent du monde tel qu’il est. Il y a du boulot ! Les anciens ont failli.
L’accumulation de tensions doit en principe aller à son terme logique et la sagesse reviendra sûrement de la terre, du réel.
Répondre à ce message