Depuis l’accession au trône de Mohammed VI, le Maroc a fait deux choix extrêmement clairs et limpides aux yeux de tout observateur averti : le renforcement de l’alliance euro-atlantiste et l’adoption d’un libéralisme hybride, car à la fois libertaire et sécuritaire.
Ces choix ont conduit à une transformation, la plus rapide de la société marocaine depuis les premières infiltrations colonialistes il y a plus d’un siècle. Tout concourt désormais à la mise en coupe réglée du pays. Des coups de lèche à l’axe américano-israélien, aux déculottades devant les espagnols, en passant par la politique en faveur des riches, la passion de l’argent et la vulgarité des mœurs et du style, « le Maroc du XXIe siècle » est aux antipodes du « Grand Maroc Millénaire ».
Par un ensemble de facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes, « le Couchant lointain » est devenu aujourd’hui une destination privilégiée du tourisme sexuel, un pays inégalitaire par excellence, une officine sioniste, l’avant-poste de la thalassocratie judéo-protestante en Afrique du nord. Il a rétrocédé, battu en retraite. Il est allé à Canossa. Le pouvoir en place a fait cadeau du Maroc aux occidentaux, sans même que les marocains touchent les dividendes.
Avec la France, les attaches politiques sont quasi incestueuses. L’Union Européenne a accordé en 2008 le statut avancé au Maroc, un « privilège » qu’il ne partage qu’avec Israël au sud de la Méditerranée. Mohammed VI est aussi l’un des alliés inconditionnels des Etats-Unis dans sa guerre contre ce qu’ils appellent le « terrorisme islamiste », au point d’avoir accepté comme feu Moubarak, de participer au programme de torture délocalisée de l’ancienne administration Bush. Le Maroc ne se gêne pas ainsi de valider la thèse du « conflit de civilisations », en vidant l’Islam de sa substance, le cantonnant aux mosquées, fêtes religieuses et autres moussems.
De surcroît, l’identité nationale arabo-berbère est aujourd’hui mise en grand danger par la world culture, fruit d’une libéralisation tout azimut., qui déracine et acculture un nombre grandissant de marocains.
La mondialisation libérale fait l’effet d’un puissant acide qui dissout crescendo les bases mêmes de notre société. Si bien que l’enquête nationale sur les valeurs, menée en septembre et octobre 2004 a montré « que le référentiel des valeurs dans notre pays est en transformation amorcée et qu’il passe aujourd’hui par une phase de transition, caractérisée par une cohabitation, assumée, tant bien que mal
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