Le candidat du Front de gauche se rendra ce samedi dans cette ville du Pas-de-Calais pour annoncer sa candidature aux élections législatives face à Marine Le Pen.
Jean-Luc Mélenchon sera ce samedi à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) pour annoncer sa candidature aux législatives face à Marine Le Pen, relançant ainsi son duel avec la présidente du Front national après celui perdu à la présidentielle.
« Jean-Luc Mélenchon sera à Hénin-Beaumont samedi 12 mai 2012 » avec « une conférence de presse à 13H00 » sur place, selon un communiqué publié vendredi par son service de communication. L’ex-candidat à l’Elysée (11,1%) « rencontrera les militants du Front de gauche à partir de 15H00 », est-il précisé.
Son conseiller Eric Coquerel a affirmé que la décision était désormais prise.
« C’est une bataille importante car c’est une bataille de fond : est-ce que la solution c’est un repli ethnique comme le proposent le FN et une partie de la droite ? Ou est-ce que la vraie question centrale est la question sociale ? », a-t-il demandé, jugeant que c’est de « cela dont il va s’agir dans le coeur du bassin minier où traditionnellement la gauche doit être majoritaire ».
« Si on veut que la gauche soit une réponse, il faut faire du neuf à gauche », a-t-il ajouté, relevant que dans ce département « la gauche est divisée ».
Interrogé sur France Inter dans la matinée, Jean-Luc Mélenchon avait affirmé, tout en parlant encore d’autres points de chute possibles (Paris, Marseille, Hérault) : « Ca va être une bataille homérique en quelque sorte, avec une symbolique extrêmement puissante puisque c’est le berceau du mouvement ouvrier français et que c’est en même temps l’endroit où Mme Le Pen, par bravade, a décidé d’aller s’installer ».
Là-bas, « elle ne profite que d’une chose : l’état de délabrement de la gauche socialiste » puisque « la fédération est mise sous tutelle » avec un « paquet d’intrigues », a souligné l’ex-PS, affirmant que « les gens de gauche en ont un peu marre d’être pris en tenaille » entre le FN et les « querelles » des socialistes.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a espéré que cette candidature permette d’« empêcher un hold-up électoral » de la leader frontiste.
Durant la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, qui a notamment traité la leader frontiste de « semi-démente » pour ses positions sur l’immigration, avait fait de Marine Le Pen sa principale adversaire, avant d’échouer dans son objectif de la dépasser au premier tour, la présidente du FN recueillant 17,9%, loin devant lui.
L’intéressée, qui doit, elle, officialiser lundi à Hénin sa candidature dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a réagi dans la matinée, voyant dans cette arrivée du leader du Front de gauche un souci « pas très glorieux de courir après les caméras ».
« Je croyais que c’était de la rage, je m’aperçois que c’est de l’amour ! », s’est exclamée Marine Le Pen. Son père Jean-Marie Le Pen a, lui, dit « ne pas craindre » la venue de « Baudruchon » à Hénin-Beaumont.
Vendredi soir, un dernier vote de la direction départementale PCF du Pas-de-Calais doit se tenir à huis clos à Lens, pour une validation finale de cette candidature. Hervé Poly, secrétaire départemental PCF du Pas-de-Calais, jusqu’ici candidat dans la 11e circonscription du département, s’est déjà dit prêt à laisser sa place à Jean-Luc Mélenchon.