Ce texte a été écrit par le député et patron du conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev.
Il a été publié en russe sur son compte Vkontakte, repris par des comptes Telegram (comme celui de adinadesouzy), diffusé par l’agence Tass, et cité partiellement et timidement par les médias occidentaux.
On comprend mieux pourquoi à la lecture.
L’Union européenne est aujourd’hui de facto incapable d’agir de manière indépendante non seulement sur la scène internationale, mais aussi sur la scène européenne.
Pratiquement tous les pays de l’UE se sont mis au garde-à-vous devant les États-Unis et la Grande-Bretagne et ont docilement commencé à suivre leurs instructions pour soutenir le régime nazi de Kiev. Et maintenant, il n’y a plus d’ordre du tout. L’UE a dilapidé son autorité internationale en tant que médiateur dans tout conflit. Et l’Europe joue aujourd’hui, hélas, le rôle d’une prostituée vieillissante, répondant sans broncher à tous les caprices de la clientèle étrangère.
L’Europe s’est castrée de façon sanglante et sans anesthésie en refusant la coopération énergétique avec notre pays. Elle a été gâtée ou gelée pendant très longtemps. Mais voilà que l’Amérique, se frottant les mains, fournit à l’Europe son GNL au triple du prix. Les temps difficiles sont arrivés pour longtemps.
Les entreprises européennes ont subi des pertes colossales irrécupérables en quittant notre pays. Leur préjudice se mesure en dizaines de milliards de dollars (et avec les pertes de profits, en centaines). Mais si elles pourront peut-être couvrir leurs pertes financières à un moment donné, elles ne pourront guère couvrir leurs pertes d’image et de réputation. Il sera très difficile, voire impossible, de revenir en Russie.
Nous ne sommes même plus des voisins, mais de véritables ennemis. L’UE a perdu la Russie en tant que partenaire stratégique à long terme. Nous ne nous en réjouissons pas, mais c’est un fait. En décidant de devenir le pire ennemi de notre pays à la demande des États-Unis, l’Europe s’est rapprochée de la dégénérescence finale.
Les grandes puissances se mettront tôt ou tard d’accord sur la manière dont elles vivront dans un avenir prévisible dans de nouvelles conditions. Washington ne peut pas s’éloigner de la Russie, de la Chine et du Sud. Et il n’est pas logique que nous entamions un véritable conflit avec l’Amérique.
Mais la chère petite et vieille Europe ne sera bientôt plus là. Elle a été impitoyablement limitée dans ses droits par son parent d’outre-mer à la grosse tête, en qui elle avait toute confiance. D’abord, il a cyniquement dépouillé la vieille dame aisée de nombreuses sources de subsistance et lui a envoyé des millions de parents pauvres. Bientôt, il jettera tout simplement la vieille dame sénile dans la rue froide, en claquant impitoyablement la porte de sa propre maison derrière elle.