... pour un coût de 79 milliards d’euros. Plusieurs scientifiques britanniques ont récemment adressé une lettre ouverte à leur premier ministre, publiée par The Lancet ; ils exhortent le gouvernement à réévaluer la pertinence des tests sur des animaux de laboratoires pour valider la sécurité des médicaments.
Morceaux choisis :
"Les effets indésirables [des médicaments] ont atteint des proportions épidémiques et augmentent deux fois plus vite que le nombre de prescriptions. La Commission européenne a estimé en 2008 que les effets indésirables tuent 197 000 citoyens de l’UE chaque année, pour un coût de 79 milliards d’euros".
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"Il devient de plus en plus évident que l’un des principaux problèmes est la trop grande confiance de l’industrie pharmaceutique dans l’utilisation d’animaux pour prédire l’effet des médicaments sur l’homme. Les différences flagrantes qui existent entre différents espèces animales, non seulement dans la nature de leurs maladies mais aussi dans leurs réactions aux médicaments, sont maintenant bien connues. Plusieurs études ont montré que les résultats de tests sur des animaux ne s’appliquent pas à l’être humain ; l’estimation de prédictions fiables étant comprise entre 37 et 50%, pas mieux qu’un tirage à pile ou face".
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"Notre confiance dans les tests sur les animaux entraine l’exposition de volontaires ou de patients à des traitements qui sont au mieux inefficaces, au pire dangereux. Prenez par exemple le fameux essai clinique de Northwick Park sur le médicament TGN1412, qui a envoyé six jeunes hommes en soins intensifs en 2006. Ce médicament avait été validé chez les singes à des doses 500 fois plus élevées que celles qui ont manqué d’être fatales aux volontaires. Peu de temps après, un test basé sur des cellules humaines a été développé. Si ce test avait été utilisé avant, l’essai clinique n’aurait jamais eu lieu".
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"Le gouvernement estime actuellement qu’il n’existe pas de preuve scientifique que les systèmes basés sur la biologie humaine soient plus efficaces. Nous en convenons, puisqu’aucune étude n’a été encore été menée sur le sujet".
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"Nous vous demandons d’agir maintenant pour s’assurer que les meilleures technologies actuellement disponibles sont utilisées pour établir l’innocuité des médicaments pour les patients".