Voici une petite explication (mais ne la prenez pas pour évangile) : Maurras était admirateur de l’Allemagne, mais reconnaissait le statut de ce pays comme concurrent de la France, en particulier dans sa publication de Mein Kampf, qu’il affirme comme un "livre que tout Français devrait lire" car il y est exprimé explicitement par Hitler que son objectif est de DETRUIRE LA FRANCE, de manière à ce qu’elle ne se relève jamais. Ce qui ne lui plaisait pas beaucoup.
Ensuite, par humanisme, Maurras était opposé à la hiérarchie des races à la manière allemande : c’est-à-dire qu’il concevait que les peuples en terme de races différenciées pouvaient avoir des caractères spécifiques, formant par la suites des facilités ou des difficultés dans des domaines autant physiques qu’intellectuels, mais que chacun pouvaient dépasser ses limites et, par exemple, qu’un noir très intelligent était forcément plus intelligent qu’un blanc médiocre quand bien même la moyenne des races donnerait les blancs plus intelligents que les blancs. En somme, il était de son temps sur l’idée de races, mais plus avancé car il avait dépassé le systématisme (visible chez Jules Ferry), car il reconnaissait le mérite des personnes, comme moteur d’une action au-delà de la masse qui serait soumis à la pensée du plus stupide de ses composants (reproche fait la démocratie comme favorisant les médiocres). Or l’Allemagne nazie faisait de la masse son sujet capital : ein völk, comme ensemble unique et cohérent et pas comme lieu de possession de l’héritage du pays réel, on peut le voir dans la volonté de créer un homme nouveau pour Hitler, alors que Maurras préférait un homme héritier qui ajouerait au patrimoine commun national. La race était pour Maurras bien secondaire dans le processus historique.