Dans le cadre de la nouvelle série Samedi Histoire sur Martinique La 1ère (Internet, radio et télévision), le premier épisode est consacré à La révolte des esclaves du Carbet en 1822.
18 ans après l’avènement de la République Noire d’Haïti et 7 ans après l’interdiction de la traite négrière, un vent de liberté semble vouloir souffler sur les colonies. En Martinique, les actes de résistance se multiplient, le marronnage s’intensifie et les colons craignent désormais de devoir faire face à de grands soulèvements d’esclaves. C’est dans ce contexte qu’éclate la révolte du Carbet en plein mois d’octobre.
Samedi 12 octobre 1822, 18 heures, alors que la nuit tombe sur le Carbet, une trentaine d’esclaves rassemblés dans une case de l’habitation Fizel, met au point les derniers détails d’un plan d’action.
Le maître de l’habitation Ganat est égorgé et mutilé
Première étape : visiter les propriétés sur lesquelles ils travaillent, au pied du Piton Vert, pour trouver des armes et des vivres avant de rejoindre les grands ateliers du Bas Carbet et de débaucher d’autres esclaves. Il s’agira ensuite de marcher sur Saint-Pierre afin de donner le signal de la révolte générale, avant d’incendier la capitale.
Le complot semble bien ficelé, il aurait été monté par des esclaves travaillant à la rénovation du canal de Beauregard. Des « nègres à loyer » qui bénéficiaient d’une certaine liberté de circulation, leur permettant de communiquer avec les captifs de différentes habitations.
Les insurgés se mettent donc en chemin et remontent en silence vers l’habitation Ganat. Le maître des lieux est égorgé et mutilé. (...) C’est la première fois qu’un meurtre de ce type est commis dans la colonie. La première fois que des esclaves portent des coups mortels à leur propriétaire.
Les rebelles vont poursuivre sur leur lancée et passer d’habitation en habitation pour s’en prendre aux békés et enrôler d’autres esclaves, emportant à chaque fois les armes, les vivres et les objets de valeur de leurs victimes. Ils sont de plus en plus nombreux mais ont perdu beaucoup de temps sur les habitations du Haut Carbet et ont parfois manqué de discrétion dans leurs déplacements…
Prévenu par ses esclaves, le colon Desmangles s’enfuit et donne l’alerte. Voyant apparaître des gendarmes à cheval en descendant vers le Bas Carbet, autour de 6 heures du matin, la bande se disperse et disparaît dans les bois.
La « chasse aux nègres » est ouverte !
2 colons ont été tués durant la nuit, 7 autres sont grièvement blessés. Environ 300 insurgés sont en fuite. Bien décidé à « rétablir l’ordre » le gouverneur général François-Xavier Donzelot rassemble toutes les forces disponibles pour les capturer.
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La révolte de Saint Pierre part d’un fait anodin :