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Marseille : Rodolphe Saadé, 150 000 employés, 5e fortune nationale, avale La Provence

Rodolphe Saadé, 52 ans, est aussi riche que quasi-inconnu du grand public. Cet héritier, formé à la dure, a gravi tous les échelons avant de prendre la tête du groupe créé à Marseille en 1978 par son père Jacques Saadé.
Troisième armateur mondial, qui s’illustre aussi dans la logistique, CMA-CGM est aussi le premier employeur privé de la ville de Marseille et bientôt le propriétaire du quotidien régional La Provence. Il a des appétits aussi pour M6.

 

Sur la grande mappemonde, le commandant suit la progression de l’ouragan Ian. « Les navires sont tous en train de fuir. » Au 12e étage de la tour CMA-CGM, à Marseille, le « fleet center » supervise, à la manière d’une tour de contrôle, les 588 navires de la compagnie actuellement en mer. Installé à deux pas de la cellule de crise, activée en cas de piraterie en mer, tempêtes ou autres événements impactant le transport maritime, le lieu, très cinématographique, a reçu la visite d’Emmanuel Macron. C’était en septembre 2021, soit un an environ avant que se scelle, dans son avion présidentiel entre Paris et Alger, l’accord pour le rachat de La Provence que se disputent Xavier Niel (Free) et Rodolphe Saadé (CMA-CGM). Difficile d’imaginer plus opposés que ces deux grands patrons, tant l’un aime la lumière, l’autre la discrétion.

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La 5e fortune française

« En 2021, vous êtes l’entreprise française qui dégage le plus de bénéfices, 18 milliards de dollars devant TotalEnergy ». La vice-présidente de la commission des affaires économiques, Dominique Estrosi-Sassone, présente en ces termes la CMA-CGM, saluant le « test de résilience majeur » qu’a constitué la crise du Covid-19 pour l’entreprise. Leader du transport maritime, desservant 420 ports sur cinq continents et employant 150 000 personnes de par le monde, le groupe n’était pas alors vraiment connu du grand public. Et puis la pandémie est passée par là. Avec l’explosion de la consommation, l’opinion s’est mise à s’intéresser aux voies du commerce mondial, et à la success story du patron de la CMA-CGM, 5e fortune française selon le classement Challenges, et la première à ne pas s’illustrer dans l’univers du luxe.

À écouter le verbe appliqué de Rodolphe Saadé lors de son audition au Sénat, le grand patron est fidèle à sa réputation d’homme discret. Il y évoque pourtant des souvenirs personnels, son arrivée en France à l’âge de 8 ans, avec sa famille qui fuit la guerre du Liban : « Mon père a choisi Marseille car cette ville lui rappelait Beyrouth. Nous devions rester quelques semaines, nous sommes là depuis quarante ans. » Il dit aussi l’intuition qu’a eu son père, Jacques Saadé, d’anticiper la mondialisation des échanges et de s’intéresser aux conteneurs utilisés par l’armée américaine pour acheminer son matériel au Vietnam. « Il est parti avec quatre collaborateurs et un bateau en location », poursuit-il, d’une égale tonalité dans la voix.

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« Le succès de notre groupe repose sur un principe très fort, celui de l’investissement  », explique le grand patron devant la commission du Sénat. À titre d’exemple, il commande dès 2017 des navires porte-conteneurs propulsés au GNL (gaz naturel liquéfié), au meilleur bilan carbone. Les 30 premiers arrivent début septembre 2020, ce qui permet au groupe d’agrandir sa flotte et d’être au rendez-vous de l’explosion de la demande mondiale. Mais surtout, Ropdolpe Saadé transforme le groupe qui devient également un logisticien mondial. Il déploie ainsi une stratégie d’acquisition pour assurer à ses clients toute la chaîne logistique, faire en somme du « porte à porte » et plus seulement du « port à port ». Avions-cargos, entrepôts, parts dans Air France, acquisition de Colis privé pour aller jusqu’au dernier kilomètre, l’appétit de CMA-CGM semble sans fin.

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Rodolphe Saadé n’est pas qu’un lecteur de La Provence, il est aussi un supporteur de l’OM, dont il va voir les matchs, et pas seulement les grandes affiches, dans sa loge au Vélodrome.

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« Avec La Provence, il ne fait pas une bonne affaire vu le prix de l’offre [81 millions d’euros], et la presse n’est pas un secteur qu’il connaît, mais il met des moyens pour l’accélération de la transformation numérique, assure Jean-Luc Chauvin. Il sait aussi s’entourer des bonnes personnes, en l’occurrence Denis Olivennes. »

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La puissante compagnie CMA-CGM

 






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