Il eut seulement quelques milliers d’émeutiers à l’assaut des Tuileries le 10 août. Paris comptait à l’époque environ 600.000 ha et il n’y eut, le dix août, que 5000 à 10000 assaillants aux Tuileries (chiffre à rapprocher des émeutiers du Quartier Latin en mai 68, prétendant incarner le "Peuple"...). Je crois que ce chiffre de 5000 à 10.000 est celui qui est habituellement retenu par les historiens les plus pointus (soit 1 parisien sur 60 au maximum !). Il ne faut pas oublier non plus que de très nombreux voyous et de nombreux (bagnards) marseillais et brestois étaient entrés dans Paris en juillet, semant la terreur parmi les habitants (voir les récits de l’époque). En août 1792, contrairement à ce que l’on croit habituellement, la situation était très favorable à Louis XVI, infiniment plus qu’en 1791 après Varennes, car le Peuple de France était effaré par l’anarchie et la guerre civile qui explosait alors. Avec un peu de fermeté, de courage et d’intelligence, le roi aurait pu mater l’émeute TRES FACILEMENT ou se retirer, si besoin, par la Place Louis XV, les Champs Elysées, le pont Perronet, Courbevoie (1° caserne Suisses), Rueil (2° caserne Suisses) puis St-Germain et la Normandie. Hélas, il commit folies sur folies et fautes sur fautes (n’oublions pas le célèbre "Quel couillon !" du jeune Bonaparte, témoin oculaire), la pire de toutes étant de demander aux héroïques Suisses de cesser le combat en pleine mêlée, alors qu’ils faisaient face à de véritables bêtes sauvages (hélas les femmes étaient parmi les pires !). Tout cela est tellement vrai que j’ai chez moi un document sidérant ("Les évènements du 10 août 1792", extraits des Mémoires de Charles-Alexis Alexandre, Commandant de Bataillon des troupes fédérées. Texte publié in "Nous avons vécu la Révolution Française", Collection "Manuscrits" ViaMedias Editions, 2004. ISBN 2-84964-002-6.) rédigé par l’un des chefs de l’émeute qui se dit persuadé que l’insurrection va échouer et qui raconte comment ses troupes s’avancent hésitantes, en partie tremblantes et persuadées qu’elles vont être stoppées net, spécialement sur les ponts pour les assaillants du Faubourg Saint-Marcel. Enfin, pour la petite histoire, presque tous les futurs chefs et héros de la Vendée étaient présents le 10 août aux Tuileries, avec le courage que l’on sait. Ils eurent les plus grandes difficultés à échapper au triomphe de la barbarie et de la bestialité et à rejoindre leur province.
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