« Ne m’insultez pas. J’ai parlé avec elle, on n’est pas d’accord sur tout. Elle aime les musulmans qui ne font pas de bêtises », dit le chauffeur de Marion Maréchal. Ces 14 secondes ont suffit à alimenter tous les fantasmes sur la Toile ce 2 janvier 2019.
La bonne nouvelle de l'année : elle aime les musulmans qui ne font pas de bêtises ! Grande avancée pic.twitter.com/PlW3j8XaUw
— M'hammed HENNICHE (@henniche) January 1, 2020
Pourtant, il n’y a rien d’exceptionnel. Marine Le Pen, en son temps, avait défendu des clandestins d’origine africaine, et avait pour cela été rebaptisée Malika Le Pen.
Le site franceinfo révélait en 2017 quelques informations sur le passé d’avocate et de night-clubbeuse de Marine Le Pen...
« En 1992, Marine Le Pen prête serment et devient avocate. La fille du "Menhir" se porte alors volontaire pour assurer les permanences de comparutions immédiates à la 23e chambre du tribunal de Paris. Dans ce cadre, elle est amenée à défendre beaucoup de clandestins, comme le raconte L’Express. "Je ne vois pas où est la contradiction. Il y a des êtres humains, ils ont des droits, on ne va pas leur reprocher à eux la politique d’immigration", se justifie Marine Le Pen dans "Une ambition intime".
Parmi les dossiers qui passent entre ses mains, celui de Nour-Eddine Hamidi, un sans-papiers d’origine algérienne. Né français en 1951 en Algérie, l’homme va devenir expulsable après un vol de voiture commis avant sa majorité. Il va être défendu à six reprises par Marine Le Pen, qui lui évitera un départ vers sa terre natale. "Me Marine Le Pen ne m’a pas sauvé, elle m’a aidé", raconte-t-il au Monde. En octobre 1995, par exemple, l’homme est arrêté et envoyé à Marseille pour prendre un avion pour l’Algérie. Son avocate prévient Libération et le défend avec force à la barre : "Bien qu’algérien, il est français de fait." »
La vidéo virale de Marion avec son chauffeur « musulman » (on demande à un chauffeur d’être bon conducteur plutôt que de savoir sa confession) est-elle un coup politique ? Certains le supposent, et une marée de tweets – certains assez nauséabonds (« Pitoyable ») – de tous les bords politiques a submergé les réseaux sociaux.
J’aime pas les arabes mais toi je t’aime bien t’es pas comme les autres....Qui n’a pas entendu ça au moins une fois dans sa vie !?
Heureusement, il y a des Français plus tolérants :
« Des musulmans intégrés respectueux de notre pays et de l’ensemble de ses citoyens : Ce n’est pas du racisme, mais du bon sens ! Bravo Monsieur pour votre courage, mais vous allez vous attirer les foudres de ceux qui entretiennent volontairement cette haine communautariste. »
Et d’autres qui réfléchissent plus en profondeur :
On le voit, il n’est pas aisé en France de franchir les lignes, des lignes qui ne sont pas tombées du ciel : elles ont été fabriquées à dessein par les tenants du pouvoir, qui tiennent justement sur les divisions culturelles, ethniques, confessionnelles, comme le pense Joachim Son-Forget, passé de LREM à la droite nationale (-sioniste).
Les oppositions populistes progressistes, droite gauche, riches pauvres, citadins ruraux, hommes contre femmes, tout est fait pour orchestrer la division des français ! N’adhérez pas à ces conneries ! Vivez votre meilleure vie hors de leurs petites cases à poules !
— Joachim Son-Forget (@sonjoachim) December 19, 2019
Il commente justement, avec ce franc-parler qui fait désormais sa marque de fabrique, le petit buzz maréchaliste :
Si c’est ça les heures les plus sombres de l’histoire, moi je suis le pape François. Ha non mince ça marche pas mon truc là du coup. pic.twitter.com/BIXttNOcW7
— Joachim Son-Forget (@sonjoachim) January 2, 2020
Alors, arrière-pensée électorale de la part de Marion ou rencontre inévitable de deux camps qui se font face, celui du national-sionisme qui fonctionne sur l’islamophobie et une France du travail qui est aujourd’hui relativement islamisée, ce qui ne veut pas dire islamiste ?