Les eurodéputés du groupe ENL, alliés de la présidente du Front national, se sont réunis samedi à Coblence en Allemagne, dans un centre des congrès ultra-protégé. Des contre-manifestants ont crié au « fascisme ».
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Programmé au lendemain de l’intronisation de Donald Trump aux États-Unis et deux jours avant une rencontre, lundi à Berlin, entre la chancelière Angela Merkel et le leader de la droite française François Fillon, ce premier rendez-vous allemand de Marine Le Pen n’avait rien d’anodin pour la présidente du Front national, candidate à la présidentielle. Celle qui ne cesse de clamer l’avènement d’un « nouveau monde », opposant mondialistes et patriotes, croit pouvoir s’appuyer sur ses alliances européennes pour consolider sa candidature en France.
« Chant envoûtant des sirènes »
La réunion de Coblence a suscité un tir de barrage en Allemagne. Des contre-manifestations réunissant près de 5 000 personnes, selon le journal télévisé allemand Tagesschau, ont été organisées par plusieurs partis de gauche, verts et citoyens, pour mettre en garde contre la « dictature ». Dans un communiqué diffusé la veille du congrès, la délégation socialiste française du Parlement européen s’est référée à l’antiquité pour dénoncer le « chant envoûtant » des « sirènes » comme une « menace de mort et de désolation ». Le président du Parti social démocrate allemand SPD et vice-chancelier Sigmar Gabriel, est venu soutenir les contre-manifs organisées par « Koblenz bleibt bunt » (Coblence reste colorée) mais des activistes de gauche n’ont pas voulu de lui et les forces de police ont préféré l’exfiltrer.
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- Plus jamais ça, scandent les manifestants de gauche
Lors de la conférence de presse de l’ENL, l’eurodéputée britannique Janice Atkinson a vivement déconseillé toute stigmatisation de son groupe. Elle a cité le Brexit et l’élection de Donald Trump pour mettre en garde contre l’inefficacité, selon elle, de ces attaques. À ses côtés, Marine Le Pen, rose bleue accroché au col, et Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté (Pays-Bas) ont insisté sur le fait que le mouvement « patriote » était en marche en Europe et que personne ne pourrait l’arrêter.
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