Magnifique journée d'unité républicaine conclue par une magnifique Marseillaise. Les diviseurs et les haineux de la République en Marche et du FN sont en échec. La France est notre bien commun.#Marche10Novembre
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 10 novembre 2019
Le seul fait politique à retenir de la Marche contre l’islamophobie du dimanche 10 novembre 2019 tient à la place que les médias dominants ont conférée au calculateur Mélenchon : adoubé comme tête de file de la manifestation, le leader de La France insoumise sera désormais le visage validé de l’opposition au zemmourisme.
Cette Marche contre l’islamophobie faisait suite à un appel lancé par cinquante « personnalités » de la gauche antiraciste « contre la stigmatisation des musulmans de France ». Des antifas à Edwy Plenel en passant par Ruffin, Hamon et Jadot, que du beau monde parmi les signataires :
Dans le défilé parisien, Yassine Belattar, Éric Coquerel, Ian Brossat, Olivier Besancenot ou encore le leader de la CGT Philippe Martinez au milieu de milliers d’anonymes. Sur les pancartes : « Français et musulmans, fiers de nos deux identités », « Vivre ensemble, c’est urgent » ou « Oui à la critique de la religion, non à la haine du croyant »... Bref, du pain béni pour les pourfendeurs de l’islamo-gauchisme qui trouveront là leurs têtes de turcs favorites.
Mélenchon, leader mou du genou mais leader quand même
Ah, l’équilibriste Mélenchon ! Depuis le temps qu’il nous fait son numéro de « J’y vais, j’y vais pas », un jour révolutionnaire populiste, le lendemain épicier de l’union des gauches bourgeoises, toujours à négocier ! À tel point que l’on s’interroge sur les véritables origines de ce fils de pieds-noirs passé par Tanger et Oran... L’équilibriste Mélenchon, donc, a vu dans cette mobilisation une occasion de revenir (un peu) dans le jeu politico-médiatique dont les inconséquences de son parti sur la question « Gilets jaunes » l’ont auto-exclu.
Trop timoré pour prendre à bras-le-corps la brûlante question sociale des derniers mois, celui qui se rêvait leader de l’opposition contrôlée au macronisme s’est vu remplacé par Zemmour et la critique nationale-sioniste ; critique qui cause choc des civilisations et lutte ethnico-religieuse aux Français plutôt que prédation bancaire et lutte des classes.
Le sparring-partner social-démocrate du couple Attali-Macron décide donc de monter au créneau : s’il le faut, il sera sparring-partner islamo-gauchiste du couple Zemmour-Maréchal. Voilà Mélenchon tout résumé : ses ambitions se limitent à jouer au duelliste sans jamais se donner les moyens d’aller au bout, essentiellement par manque de courage. Il accepte donc d’endosser complaisamment l’étiquette de méchant islamo-gauchiste du grand jeu médiatique pour les prochaines semaines... D’ailleurs l’offensive débute chez Marianne .
Sur la question de l’islamophobie précisément, n’attendez donc évidemment pas de Jean-Luc qu’il traite le sujet par le biais social ou qu’il dénonce la grande manipulation sioniste qui court sur la France de SOS Racisme à Goldnadel ; le frère franc-maçon (de père en fils sur plusieurs générations) du Grand Orient de France ne parlera que de laïcité et d’antiracisme :
« Certes, islamophobe est un mot que nous n’aimons pas. Certes nous préférons combattre la haine des musulmans. Mais la question posée aujourd’hui n’est pas du tout celle du droit ou non de critiquer une religion. »
« Islamophobe est un mot que nous n’aimons pas »... Explicitons la phrase pour les non spécialistes en charabia socialo-laïcard : comme asséné par le philosophe proche de LFI Henri Peña-Ruiz il y a quelques semaines, Mélenchon revendique généralement le droit d’être islamophobe. Il l’a déjà affirmé à plusieurs reprises.
En 2015, une semaine après les attentats du Bataclan, il déclarait :
« Je conteste le terme d’islamophobie, quoique je le comprenne. Ce sont les musulmans qui pensent qu’on leur en veut parce qu’ils sont musulmans. Moi, je défends l’idée qu’on a le droit de ne pas aimer l’islam, on a le droit de ne pas aimer la religion catholique et que cela fait partie de nos libertés… »
« C’est une erreur totale de confondre le racisme et l’islamophobie, de qualifier l’islamophobie de racisme. (...) On a le droit, et même pour certains d’entre nous, le devoir de faire la critique impitoyable des religions dont je considère qu’elles ont une contribution inouïe à la guerre entre les êtres humains et à la détestation mutuelle. »
En 2010, à propos du NPA d’Olivier Besancenot qui avait présenté une candidate voilée aux régionales :
« En ce moment, on a le sentiment que les gens vont au-devant des stigmatisations : ils se stigmatisent eux-mêmes – car qu’est-ce que porter le voile, si ce n’est s’infliger un stigmate – et se plaignent ensuite de la stigmatisation dont ils se sentent victimes. »
Et en 2017, face à Léa Salamé qui lui rappelle les propos qu’il avait tenus sur la chaîne KTO, en mars 2015, « Le voile est un signe de soumission », il répond :
« Je m’oppose à tous les signes religieux ostentatoires. Je ne vois pas où Dieu s’intéresserait à un chiffon sur la tête. »
Les tenants du Système n’ont pas de soucis à se faire, la critique mélenchonienne ne sortira vraisemblablement pas des clous (il ne manifestera jamais contre la christianophobie par exemple) même si ses sorties anti-CRIF donnent parfois l’illusion d’une véritable envie d’insoumission, comme ici à la quatorzième minute de la conférence de presse de LFI avant la manifestation :
Marine, voiture-balai du zemmourisme
Marine Le Pen, elle aussi, réagit à la zemmourisation du champs politique : en s’alignant bien sagement ! Au lieu de s’opposer à l’arnaque nationale-sioniste, la présidente du Rassemblement national se range derrière le journaliste Figaro/CNews (Dassault/Saada) et propose même de faire le sale boulot à sa place ! Pas une minute ne sera perdue :
Avis aux manifestants : l’islamisme a tué beaucoup plus de musulmans en France (Merah, Nice...) que l’islamophobie (qui n’en a fait aucun) ! Ceci révèle l’étendue de votre arnaque ! MLP pic.twitter.com/FxEcH7lOnQ
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 novembre 2019
« Tous ceux qui vont se rendre à cette manifestation seront main dans la main avec les islamistes, c’est-à-dire avec ceux qui développent dans notre pays une idéologie totalitaire qui vise à combattre la République française. Ces personnes – qui s’associent à la manifestation – portent une très lourde responsabilité et devront très probablement en répondre électoralement. »
« J’avais appelé pendant les élections La France insoumise La France islamiste et je crois que dans ce domaine là aussi j’avais raison. »
« Je me souviens d’un Jean-Luc Mélenchon il y a de nombreuses années qui luttait contre le fondamentalisme islamiste, qui luttait contre le terme d’islamophobie, qui luttait contre le voile. Eh bien je vois qu’il a jeté tout ça à la poubelle et qu’il est dans une opération de véritable trahison de ses sympathisants et de ses électeurs. »
Emballé c’est pesé ! Marine se charge de Jean-Luc dans l’arène et les patrons de Zemmour doivent bien se marrer en voyant ces petits politiciens calculateurs s’imaginer prendre leurs places.
Petit bonus pour Marine l’opposante à l’opposant qui affirmait que la manifestation était organisée par les « islamistes » :
Ces images ne passeront pas en boucle sur les chaînes d' "info", trop occupées à relayer les discours de haine & stigmatisation. Faites les tourner. C'était place de la Nation, en clôture de la #Marche10Novembre. Liberté. Égalité. Fraternité. #EEMT #BFMTV pic.twitter.com/InaPKruDtX
— Députée Obono (@Deputee_Obono) 10 novembre 2019
Pauvre RN qui ne veut toujours pas admettre que ses dernières déclarations n’aboutissent qu’à sa nouvelle diabolisation. Logique, puisque l’objectif du national-sionisme est de disqualifier ce parti pour occuper l’espace à sa place...
Les bourgeois du PS ont eu peur de la gare du Nord
Le « vivre ensemble » a ses limites : plusieurs partis de gauche n’ont pas souhaité s’associer à la manifestation, « en raison des termes utilisés dans l’appel ou de la présence de certains signataires » ; en l’occurrence le Collectif contre l’islamophobie (accusé de liens avec les Frères musulmans) et l’utilisation des termes « lois liberticides » ont posé problème à certains. Le Parti socialiste a par exemple choisi de ne pas s’associer à cette mobilisation.
L’étiquette islamo-gauchiste c’est pour Mélenchon, les bourgeois du PS préfèrent rester des bons vieux socialo-sionistes à l’ancienne !
Les Femen ne sont pas toutes mortes, il en reste une !
Une activiste Femen a fait irruption au début du rassemblement pour « rappeler que le blasphème est un droit républicain et non pas un délit » :
Aujourd'hui à Gare du Nord, Meriam une activiste, est allée à la marche contre l'islamophobie pour rappeler que le blasphème est un droit républicain et non pas un délit.
Un collectif d'association la soutient.
Bravo meriam pic.twitter.com/c3nrDicMdr— Waleed Al-husseini (@W_Alhusseini) 10 novembre 2019
Une preuve de plus que cette manifestation était bien plus politique qu’il n’y paraît !