Après la libération conditionnelle de Michèle Martin, son ex-mari Marc Dutroux a lui aussi introduit une demande similaire. Elle sera examinée le 4 février prochain par le tribunal d’application des peines. Même s’il y a peu de chance que cette requête aboutisse, son avocat y croit profondément.
« C’est un défi que nous avons décidé de relever ensemble. Et bien sûr qu’il a l’espérance de pouvoir aboutir à ses fins. Cela me paraît légitime, c’est une demande qui est légitime », estime Maître Pierre Deutsch qui défend les intérêts de Marc Dutroux.
Notre journaliste Sébastien Prophète l’a rencontré ce dimanche, quelques jours après l’annonce de la date fixée pour statuer sur son sort. Arrêté en août 1996, il a été condamné en juin 1994 à perpétuité. D’après la loi, son client est donc libérable le 30 avril 2013, soit six mois avant d’avoir effectué le tiers de sa peine. Le tribunal d’application des peines examinera sa première demande de libération le 4 février prochain. « Je pense que nous avons des chances. Si nous échouons, nous remettrons notre ouvrage sur le métier et viendra un moment où nous finirons sans doute par être entendus », espère Pierre Deutsch.
« Pas de risques de récidive »
Si Marc Dutroux retrouve la liberté, où serait-il logé ? Pourrait-il travailler ? Pour le moment, aucune précision n’est donnée. L’ex-époux de Michèle Martin a été condamné pour enlèvement, séquestration et viol à deux reprises, par deux instances différentes. Mais d’après son avocat, il remplit désormais toutes les conditions nécessaires à sa libération conditionnelle ou avec bracelet électronique. Pierre Deutsch compte défendre les deux options devant le tribunal. « Il y a toujours une part d’appréciation de la part du tribunal. On va s’interroger sur des risques de récidive par exemple. Je vais expliquer pourquoi ces risques ne me paraissent pas présents. Je ne serai peut-être pas convaincant ou peut-être je le serai », affirme l’avocat.
Cette année, au mois d’août, Michèle Martin a quitté la prison pour se rendre au couvent des Clarisses à Malonne. Marc Dutroux et son conseil ont brièvement discuté de cette libération. « Nous en parlons vraiment très peu. Tant mieux pour elle et puis cela ne va pas beaucoup plus au-delà », indique Pierre Deutsch.
Craint-il sa sortie ?
Depuis le début, l’affaire Dutroux a suscité une vague de colère et d’indignation à travers tout le pays. Mais le principal intéressé ne craindrait pas de vives réactions d’une partie de la population en cas de sortie. « Des craintes, non. Ou en tout cas pas en apparence. Mais je pense que l’on ne pense pas à cela lorsque l’on est dans la démarche qui est la sienne. Beaucoup de sérénité l’accompagne », assure son conseil qui souhaite que la justice ne tienne pas compte de l’opinion publique.
Peu de chance
Une libération de son client semble cependant illusoire. Aussi bien les autorités pénitentiaires que le parquet, les deux instances qui doivent être consultées en la matière, ont remis un avis négatif. Décrit comme un grand psychopathe, Marc Dutroux est considéré comme trop dangereux pour la société. En outre, il a été condamné à 10 ans de mise à disposition du gouvernement. Quant à la nouvelle législation visant à réduire l’accès au tribunal de l’application des peines, elle ne sera peut-être pas votée d’ici le 4 février.