Il ne devait plus en pouvoir d’attendre que la Hollandie annonce son évaporation. Manuel Valls, ancien ministre de l’Intérieur et Premier ministre depuis le 31 mars 2014, a annoncé tout ensemble sa démission du gouvernement et sa candidature à l’élection présidentielle de 2017.
On évoque le républicain autoritariste, le social-démocrate qui ne fait pas l’unanimité à gauche… N’oublions surtout pas le farouche partisan de la laïcité à outrance, qui s’est brillamment illustré dans la répression des opposants au mariage gay. Un parfait produit de la franc-maçonnerie à laquelle il a été affiliée pendant des années, qui fait, à sa manière, le jeu du mondialisme.
Il n’en fait plus partie ? Plus besoin de l’enseignement des loges, il applique en direct….
Valls, candidat à l’élection présidentielle : un fractionnement supplémentaire dans une gauche décomposée
Son discours d’Évry, lundi soir, est emblématique : même grandiloquence que son prédécesseur et encore chef de l’État, mêmes valeurs de rassemblement, même vide abyssal… Alors que son bilan peut d’ores et déjà être fait ! On le dit « hollandisé »…
L’accent a été mis sur les fonctionnaires, la Santé et les classes pauvres, l’éducation et la sécurité, les retraites enfin : il faut « soigner » à tous les niveaux et faire rêver à ces « french dream » irréalisables en l’état actuel des choses.
La communication a été le principal souci du nouveau candidat – on l’avait déjà vu à Évry où le budget « com’ » de la ville a augmenté de 852 % en trois ans à partir du moment où il a été maire. Anaphore, épiphore, il répète, il assène : « Je ne veux pas », « Rien n’est écrit ». Et, en plus, il faudrait le croire…
De bilan, il n’a pas parlé, pas même essayé, alors qu’il est éminemment co-responsable. Il a préféré se placer sous le signe de la « conciliation »… Réunir les gauches, rassembler les gens. Cela porte à sourire quand on le voit attaqué de toutes parts, y compris dans son propre camp ; lorsqu’il fut candidat à l’élection primaire de la gauche de 2011, Manuel Valls n’avait recueilli que 5,63 % des suffrages, avant-dernier du scrutin, loin derrière Arnaud Montebourg… La cacophonie promet d’être drôle.
Un autoritarisme liberticide
Manuel Valls président ?
Manuel Valls, c’est d’abord l’autoritarisme à tout crin. Un « méchant » qui peut être sans vergogne. Qui a usé et abusé de l’appareil policier à ses propres fins : c’est lui qui est à l’origine de la surveillance généralisée et de cet Etat d’urgence éternellement reconduit pour le plus grand bien des Français…
Sa volonté, il a su l’imposer également dans l’hémicycle quand la majorité était contre lui. On l’a dit « l’homme du 49-3 », ce merveilleux petit outil législatif traditionnellement utilisé par la gauche qui permet de passer en force dans l’adoption sans vote d’un texte… Il l’a utilisé à quatre reprises et pas pour des cacahuètes.
Un militantisme laïc
Sur le terrain de la laïcité, c’est un forcené.
En octobre, il avait même répondu sur RTL, à un Emmanuel Macron qui stigmatisait la contre-productivité d’une laïcité « revancharde » et « punitive » que pour lui, c’était une erreur manifeste : « La laïcité est là pour dire : "Je ne veux pas que la société soit soumise aux tentations hégémoniques d’une religion." Hier, la religion catholique. Aujourd’hui, pour nombre de nos concitoyens, la religion musulmane ».
La laïcité, comme le notait justement un article de Challenges.fr, c’est proprement pour lui « une vocation identitaire, consubstantielle à l’idée qu’il se fait du "pays" » – et de tout pays.