L’attentat ayant visé la Manchester Arena, le 22 mai, a été commis par un certain Salman Abedi. Issue d’une famille réfugiée au Royaume-Uni pour fuir le régime du colonel Kadhafi, cet individu, âgé de 22 ans, a récemment effectué un séjour en Libye. A-t-il noué des contacts, à cette occasion, avec des membres de la branche libyenne de l’État islamique ?
Pour le moment, les policiers britanniques s’attachent à vérifier s’il n’avait pas des liens avec Abdal Raouf Abdallah, un jihadiste d’origine libyenne qui a été condamné à 5 ans de prison en 2016 pour avoir recruté des volontaires pour le compte de l’État islamique dans la région de Manchester. Blessé lors de la guerre civile libyenne, en 2011, alors qu’il avait rejoint la « Brigade des martyrs du 17 février », il aurait été en relation avec Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » qui, lié aux attaques de Paris et de Bruxelles, s’était rendu au Royaume-Uni en 2015 pour prendre des photographies du stade d’Old Trafford.
Aussi, a déclaré le Premier ministre britannique, Theresa May, « nous ne pouvons ignorer la possibilité qu’un groupe d’individus plus large soit lié à l’attentat de Manchester. » En conséquence, le niveau d’alerte est passé de « grave » à « critique », ce qui signifie qu’une attaque « imminente » est peut-être à craindre.
Comme en France (Sentinelle) et en Belgique (Vigilant Guardian), où les forces armées sont sollicitées pour surveiller protéger les points sensibles, le gouvernement britannique a décidé d’en faire de même et de lancer l’opération intérieure « Temperer », dont le principe avait été défini en 2015. Une décision qui n’est pas neutre politiquement, après le recours à l’armée en Irlande du Nord.