Le Mali vient de recevoir, encore une fois, de fraîches louanges du Fonds monétaire international (FMI). À chaque fois que le FMI félicite un pays pour ses « solides résultats », son « redressement économique », sa « politique budgétaire », ses « bonnes performances », la « bonne tenue de ses agrégats macroéconomiques », c’est qu’il y a véritablement à craindre pour le peuple et le pouvoir concernés. Au Mali, Amadou Toumani Touré avait été loué par le FMI avant d’être balayé en 2012 ; Ibrahim Boubacar Keïta connait le même scénario malgré les critiques du même FMI à son égard concernant l’achat de l’avion présidentiel. En réalité, le satisfecit du FMI est corollaire à l’insatisfaction des masses populaires.
Ce qui intéresse le FMI, c’est le paiement de la dette du pays à ses créanciers internationaux. Un « bon élève » est celui qui s’acquitte de cette obligation, quel qu’en soit le coût social. Les démantèlements de nos systèmes éducatif, de santé, de transport, de sport et de culture ; les thérapies de choc subies par l’Agriculture, la Pêche et l’Administration ; les privatisations prédatrices des années 80 sont les résultantes directes des Plans d’ajustement structurel (PAS) du FMI mis en œuvre par les gouvernements de Moussa Traoré et d’Alpha Oumar Konaré dans les années 1981- 1996. Les résultats sont toujours les mêmes, partout au monde, la Grèce étant le dernier exemple : augmentation de la pauvreté des populations et perte de pouvoir au sommet, alors que le Fonds loue vos efforts qui ne seront jamais suffisants, du reste. Après l’ajustement réel, on a aussi connu l’ajustement monétaire pour justifier la dévaluation du franc CFA en 1994.
Aucun pays « bon élève » du FMI n’a jamais émergé et n’émergera jamais car l’orientation du Fonds n’est point le développement mais juste le contrôle de vos finances afin que vous soyez en règle avec les grands banquiers et les pays créanciers. Le Mali consacre tous les ans 50 milliards pour le service d’une dette illégitime, illégale et odieuse.
Quand le FMI vous loue, c’est que votre peuple souffre et est mécontent de vous. Un véritable baiser de la mort. À titre d’illustration, la lettre d’intention du gouvernement du 2 décembre 2013, dans laquelle sont décrites les politiques que le gouvernement entend mettre en œuvre en contrepartie de sa demande de concours financier au FMI. D’importantes mesures d’austérité sont imposées aux populations maliennes telles que l’augmentation des tarifs d’électricité et du gaz.