Après l’agression à la machette dont a été victime un enseignant juif lundi, le président du consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, a « conseillé à la communauté juive de [la ville], provisoirement, [de] ne pas porter la kippa ». Interrogé sur I-Télé mardi 12 janvier, M. Ammar a précisé :
« Ce n’est pas pour céder ni au terrorisme ni à ces barbares, mais uniquement pour préserver les vies humaines. Malheureusement, devant une situation exceptionnelle, il fallait prendre une décision exceptionnelle. Je suis très triste… »
Face aux événements, « on est obligé de se cacher un petit peu », a encore déploré auprès de l’Agence France-presse M. Ammar, qui dit n’avoir « pas le choix », même si l’État fait « tout pour nous assurer le maximum de protection ».
« On ne peut pas demander plus. On ne va pas mettre un policier, un gendarme ou un militaire derrière chaque juif. »
Une « attitude défaitiste » pour le président du CRIF
Le conseil de M. Ammar a été diversement accueilli chez les responsables de la communauté juive. La présidente régionale du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Michèle Teboul, a dit penser que « sur le plan personnel, (…) il faut vivre normalement ». « Mais, a-t-elle ajouté, je ne peux pas ne pas me plier à cette décision si c’est pour assurer la sécurité des juifs. »
Le président du CRIF, Roger Cukierman, s’est lui clairement positionné contre cette incitation à ne plus porter la kippa, jugeant qu’il s’agissait là d’une « attitude défaitiste, de renoncement ». « Nous ne devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa », l’a rejoint le grand rabbin de France.
Lire la suite de l’article sur lemonde.fr
De son côté, Le Figaro relève la réaction émotionnelle très forte de la classe politique.
Le secrétaire d’État Jean-Marie Le Guen s’est dit aujourd’hui bouleversé par la demande formulée par le président du consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, auprès de ses coreligionnaires d’enlever leur kippa « jusqu’à des jours meilleurs ».
« Je suis profondément bouleversé par cette décision et je pense que c’est une interpellation pour tous les Français (...) Je comprends, et je ne vais évidemment pas remettre en cause le conseil qui est donné par les responsables communautaires, mais d’un certain point de vue (...) c’est une affaire qui concerne toute la société », a souligné M. Le Guen, invité de l’émission Preuves par trois de Public Sénat.