Cette ingérence éhontée dans la politique intérieure iranienne sonne comme une inversion accusatoire, quand on sait comment la révolte des Gilets jaunes a été matée, en France, par Macron et sa clique.
« Le combat qu’elles mènent prend pour nous un sens tout particulier : c’est celui pour des valeurs qui composent notre devise. Celui d’un universalisme de liberté auquel nous croyons », a précisé le président de la République, interrogé par Nicolas Demorand et Léa Salamé dans le cadre d’un entretien réalisé à l’Élysée vendredi en marge du Forum de la paix et diffusé lundi 14 novembre sur France Inter.
On a connu Demorand et Salamé-Glucksmann moins préoccupés par la souffrance des Gilets jaunes !
Quant au discours présidentiel sur l’Iran, il se rapproche de plus en plus de la doctrine meurtrière israélienne, avec des « listes » et des personnalités « ciblées ».
Avec la politique antirusse et la politique anti-iranienne, il n’y a plus de diplomatie spécifiquement française, il n’y a plus qu’un petit vassal de l’axe américano-sioniste.
En soutenant la révolution orange qui agite la jeunesse iranienne, qui ne supporte plus le carcan rigoriste de la direction islamique, Macron oublie et enterre définitivement la relation privilégiée que l’Iran a longtemps eue avec la France.
Si le régime dit des mollahs tombe, alors Macron apparaîtra comme le champion de la liberté, sous-entendu, c’est la révolution française avec ses principes de liberté et de laïcité qui l’a emporté contre l’obscurantisme religieux. C’est même presque déjà une victoire du féminisme !
« Elles viennent à l’encontre de beaucoup d’idées toutes faites que l’on entendait depuis tant d’années... Comme quoi les valeurs que nous défendions étaient bonnes pour l’Occident mais qu’elles n’étaient pas vraies là-bas. Que les femmes, au fond, étaient heureuses de vivre dans cette situation d’obscurantisme et que d’ailleurs, culturellement, les hommes ne les soutiendraient pas si elles voulaient en sortir », a ajouté Emmanuel Macron avant de se réjouir : « C’est tout l’inverse qui est démontré par cette génération », voyant dans la mobilisation d’hommes aux côtés des femmes iraniennes, une preuve « d’universalisme à la française ».
En d’autres temps et dans d’autres pays, des minorités – qu’elles soient ethniques, religieuses, ou politiques – qui ont été soutenues par l’Occident ont payé très cher la croyance que ce même Occident allait les aider durablement, jusqu’au bout. Las, l’Occident américanophile n’a qu’une idée en tête : ouvrir de nouveaux marchés, et faire des autres peuples fiers et indépendants de vulgaires consommateurs, c’est-à-dire des esclaves de la marchandise.
Il est vrai que pour les jeunes, c’est plus vendeur que les valeurs ! C’est quand ils verront l’état de leurs enfants qu’ils comprendront leur erreur.
On peut englober ce revirement diplomatique français, ou ce durcissement à l’israélienne, dans le cadre de la politique antirusse de l’OTAN, à laquelle Macron obéit strictement, au détriment de la paix et des intérêts de son propre peuple, puisque les fameuses sanctions – les dirigeants occidentaux vengeurs n’ont plus que ce mot-là à la bouche – frappent au premier chef les populations occidentales.
L’agressivité de l’Amérique a poussé la Chine et la Russie dans les bras l’une de l’autre. La politique française vis-à-vis de l’Iran va encore renforcer les liens entre la Russie et l’Iran, c’est-à-dire offrir à ces deux grands pays une échappatoire aux sanctions, et à la pression occidentiste.
Certes, la Chine a besoin du commerce international, et donc des marchés américano-européens, pour soutenir sa croissance. Mais on peut d’ores et déjà la compter dans le camp multipolaire, celui qui s’oppose à l’Empire. Les récentes déclarations d’Erdogan vont aussi dans ce sens. Si on ajoute l’Inde, qui joue sur les deux tableaux, on peut dire que l’Asie tient aujourd’hui tête à l’Empire.
Et cela ne va aller qu’en empirant, pour l’Empire. C’est pourquoi les faucons du pentagone veulent à tout prix alimenter les conflits actuels, qu’ils ont eux-mêmes provoqués, des conflits qui pourraient, par un effet de coagulation, finir en guerre mondiale.
C’est bien l’Amérique qui est malade et qui transmet sa fièvre au monde.
« Je leur ai dit notre admiration, notre respect et notre soutien », a déclaré Emmanuel Macron, après avoir reçu vendredi 11 novembre à l’Élysée une délégation de quatre militantes iraniennes engagées dans la lutte contre le régime islamique depuis la mort de Mahsa Amini en septembre dernier.
[...]
.@EmmanuelMacron au sujet des Iraniennes : "Je leur ai dit notre admiration, notre respect, notre soutien, car leur combat est celui des valeurs qui sont notre devise, est celui d’un universalisme de liberté auquel nous croyons" #le7930inter pic.twitter.com/M4vvGQC9Ax
— France Inter (@franceinter) November 14, 2022
[...]
Des sanctions « ciblées »
« Je suis favorable à ce que nous ayons une réaction diplomatique forte ainsi que des sanctions sur les personnalités liées au régime », a expliqué Emmanuel Macron. Le président de la République souhaite des sanctions « ciblées » en particulier contre ceux qui ont une « responsabilité dans la répression de cette révolution ».
Emmanuel Macron a précisé qu’un travail était en cours au niveau européen pour « compléter les listes » de personnalités sanctionnées, appartenant notamment aux corps des gardiens de la révolution islamique. « La grande difficulté c’est d’être sûr de sanctionner les bonnes personnes, celles qui sont au cœur du système », ajoute-t-il, assurant vouloir veiller à ce que ces mesures soient « efficaces » et qu’elles « ne pèsent pas sur la population ».
.@EmmanuelMacron est favorable à "une réaction diplomatique forte et des sanctions sur les personnalités du régime" iranien #le7930inter pic.twitter.com/JpbJaOPjrG
— France Inter (@franceinter) November 14, 2022
[...]
Malgré la fermeté affichée, Emmanuel Macron assume en revanche d’avoir rencontré le président iranien ultraconservateur Ebrahim Raïssi à New York, quatre jours seulement après la mort de Mahsa Amini :
« Je respecte profondément l’émotion et même la révolte que ça peut soulever. Mais de là où je suis, le rôle le plus utile est de mener un travail diplomatique », insiste-t-il. Selon lui, il s’agit du « devoir de la France » de maintenir le dialogue. « La diplomatie, c’est parler avec des gens avec lesquels nous ne sommes pas d’accord pour essayer de réduire ces écarts »...
Lire l’article entier sur francetvinfo.fr