Emmanuel Macron « se rendra à Berlin pour sa première visite dans un pays étranger », a indiqué la députée européenne Sylvie Goulard sur CNews. Auparavant, « il est possible qu’il aille d’abord saluer les troupes françaises », a-t-elle ajouté sans plus de précisions.
Hier soir le président élu et la chancelière allemande Angela Merkel ont eu un échange téléphonique « très chaleureux » juste après l’annonce de la victoire du candidat d’En Marche ! à la présidentielle, selon l’entourage d’Emmanuel Macron, qui prévoit « une visite rapide à Berlin ».
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Vu d’Israël, « il s’est emparé de l’Élysée en arrivant de nulle part »
Le quotidien de centre gauche Haaretz titre sur le « raz-de-marée » Macron et salue un vote « pour l’unité de l’Europe ». Dov Alfon, le correspondant du journal à Paris, énumère les « leçons » administrées par le jeune vainqueur « aux politiciens du monde entier ».
« N’ayez pas peur de parler à l’intelligence des électeurs », « ne focalisez pas votre campagne sur le terrorisme », « n’arrêtez pas votre adversaire lorsqu’il commet une erreur »… Le journaliste, enthousiaste, estime qu’Emmanuel Macron a ringardisé ses principaux concurrents et souligne : « Il s’est emparé de l’Élysée en arrivant de nulle part, sans parti et sans allié, face à des concurrents plus expérimentés qui n’ont cessé de l’attaquer. » Son confrère Anshel Pfeffer souligne pour sa part que « plus d’un tiers des électeurs français qui ont pris la peine de se rendre aux urnes ont choisi une candidate ostensiblement raciste », et conclut : « Il n’y pas vraiment de quoi se réjouir ».
Malgré la victoire d’Emmanuel Macron, souligne-t-il, les libéraux européens seraient bien inspirés de rester vigilants. « 2016, l’année des populismes, est pour l’heure suivie d’un relatif retour à la raison. Mais la menace n’a fait que reculer – elle n’a pas disparu », estime le journaliste, qui invite le vainqueur de la présidentielle française à garder la tête froide et met en garde : « Ce n’est pas seulement la suspicion xénophobe envers les immigrés qui nourrit la montée des partis populistes, pro-russes et isolationnistes. Une nouvelle génération d’électeurs européens a perdu confiance dans les partis traditionnels. »
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Philippot : « Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule force d’opposition structurée »
Sur RTL, Florian Philippot a estimé que « Marine Le Pen peut être très fière de sa campagne » et juge que le Front national a « réussi l’historique, il y a quelques jours avec cette alliance patriote et républicaine avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan ». « Nous avons également réussi ce succès en nombre de voix, 11 millions, historique lui aussi », juge le vice-président du FN.
Questionné sur la refondation du FN annoncée par Marine Le Pen hier soir lors de sa prise de parole, Florian Philippot a écarté toute annonce précise, se contentant de souligner que « pour formellement changer les choses dans un parti politique il faut un congrès ».
Alors que la campagne des législatives débute, le frontiste se détache des sondages qui placent son parti en troisième position. « Aujourd’hui il n’y a qu’une seule force d’opposition structurée », fait-il valoir, estimant que le FN « a recomposé la vie politique dans le clivage patriote/mondialistes ». « Quand on regarde en détail les résultats, il y a beaucoup de circonscription où on dépasse les 45, parfois les 50 % », conclut-il.
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Le Maire : Macron doit « impérativement tendre la main » à la droite
Emmanuel Macron doit adresser des « gestes » aux électeurs de la droite et du centre, a déclaré l’ancien ministre Bruno Le Maire et député LR sur RTL. Pour lui, le futur premier ministre doit incarner cette « recomposition politique » et Emmanuel Macron doit, « dans les jours qui viennent, impérativement tendre la main vers ces millions d’électeurs de la droite et du centre qui n’ont pas été représentés au second tour, qui peuvent être soit en colère, soit déçus. Il doit leur adresser des signaux clairs. »
« Oui, je pourrais travailler dans une majorité de gouvernement », a réaffirmé l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy et François Fillon. « Ça dépend des gestes que fera Emmanuel Macron en direction de cet électorat auquel j’appartiens », « tous ceux qui estiment qu’il faut faire plus pour la sécurité », « des gestes en ce qui concerne la montée de l’islam politique dans ce pays », « sur l’éducation », « sur la culture française », a expliqué le député de l’Eure.
Bruno Le Maire a indiqué avoir eu des contacts avec Emmanuel Macron. « J’ai dit ce que j’avais à dire au nouveau président de la République » : « Si le prochain Premier ministre ne manifeste pas la recomposition politique que j’appelle de mes vœux, à ce moment-là nous ne pourrons pas travailler ensemble ».
Hier soir, Bruno Le Maire a été mis en garde par plusieurs personnalités de son camp pour s’être dit « prêt à travailler » avec Emmanuel Macron.
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Le Foll met en garde ceux qui veulent « rentrer dans l’opposition »
Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a mis en garde sur France Inter ceux au PS qui veulent « rentrer dans l’opposition » et a appelé à « trancher » les « divergences d’approche ». « Je vais plaider pour qu’il y ait le sens de la responsabilité qui l’emporte », a-t-il dit, avec la perspective de « travailler avec Emmanuel Macron », a affirmé le ministre de l’Agriculture. « J’ai déjà parfaitement noté que certains considèrent qu’il faut rentrer dans l’opposition », a-t-il déploré. « Ce n’est pas sérieux de faire cela », a-t-il dit.
Interrogé sur cette « ligne ouverte » au sein du PS, M. Le Foll a répondu : « Je ne suis pas seul (...) j’ai parfaitement entendu ce qu’a dit Benoît Hamon hier soir et là il y a une vraie divergence d’approche et il va falloir qu’à un moment toutes ces choses soient tranchées. »
Benoît Hamon a appelé hier soir de ses vœux « un maximum de candidatures d’union à gauche pour les élections législatives » après la victoire d’Emmanuel Macron, mélenchonistes compris.