Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de renoncer à tout projet d’annexion de territoires palestiniens, une entreprise qui nuirait à la paix selon le président français, a rapporté l’Élysée vendredi.
« Il lui a rappelé l’engagement de la France pour la paix au Proche-Orient et lui a demandé de s’abstenir de prendre toute mesure d’annexion de territoires palestiniens. Il a souligné qu’une telle mesure serait contraire au droit international et compromettrait la possibilité d’une solution à deux États comme l’établissement d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens », indique un communiqué rendant compte d’un entretien téléphonique entre les deux dirigeants jeudi.
Plan américain pour le Proche-Orient
Selon l’accord conclu entre M. Netanyahou et son ex-rival Benny Gantz, leur gouvernement d’union peut se prononcer sur l’application du plan américain pour le Proche-Orient. Ce plan prévoit notamment l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et de colonies juives établies en Cisjordanie, un territoire palestinien que l’État hébreu occupe depuis 1967.
L’incertitude plane sur le soutien américain
Mardi, la France, l’Allemagne, l’Égypte et la Jordanie ont exhorté Israël à abandonner le projet, par la voix de leurs ministres des Affaires étrangères. Le Royaume-Uni s’est aussi exprimé contre le projet, pour lequel les autorités israéliennes ont une fenêtre de tir de quelques mois, jusqu’aux élections américaines, sources d’incertitudes pour le maintien du soutien américain, vu que le candidat démocrate Jo Biden y est opposé.
« L’amitié et la confiance qui lient la France et Israël »
Paris avait mis en garde fin juin Israël contre une telle annexion, qui « affecterait » ses relations avec l’UE et souligné que Paris restait « déterminé » à reconnaître « le moment venu » l’État palestinien. Lors du même entretien jeudi, Emmanuel Macron a « réitéré l’engagement indéfectible de la France pour la sécurité d’Israël et sa détermination à œuvrer pour l’apaisement des tensions au Moyen-Orient. Il a exprimé son attachement à l’amitié et à la confiance qui lient la France et Israël », assure l’Élysée.