Depuis mercredi, un homme de 58 ans [Bert Hoscheit, NDLR] est poursuivi devant le tribunal de Luxembourg pour négation ou minimisation de l’Holocauste.
Au printemps 2015, l’accusé avait publié un livre intitulé Seit wann fahren Sklaven Auto ? Mit neuem Wissen in die Freiheit [traduction littérale : « Depuis quand les esclaves conduisent des voitures ? Avec de nouvelles connaissances dans la liberté » (NDLR)].
L’ouvrage renfermait notamment un passage écrit en gros caractères dont voici une traduction : « Cheveux rasés (à cause des poux), des tas de chaussures et de vêtements (les prisonniers recevaient des uniformes), des tas de bidons vides de Zyklon B (pour la désinfection), des photos de prisonniers décharnés (qui souffraient du typhus), autant d’éléments qui nous font frémir et suscitent notre compassion, tous ces éléments ne sont pas la preuve d’un holocauste par le recours aux chambres à gaz. »
L’enquêteur de la police judiciaire en charge de cette affaire, qui avait insisté sur ce passage, a déclaré qu’un publiciste avait porté plainte et dénoncé le livre, qui était disponible dans toutes les grandes librairies, sur Internet et dans les bibliothèques. Le policier a raconté avoir lu le livre et y avoir surtout trouvé, à côté de la minimisation de l’Holocauste et sa négation, des théories conspirationnistes, qui étaient simplement à réfuter. L’accusé voulait notamment faire une différence entre révisionnisme et négationnisme, et revoir nettement à la baisse le nombre de juifs tués lors de la Seconde Guerre mondiale. Le prévenu avait expliqué qu’il n’avait pas eu de mauvaise intention, qu’il avait simplement voulu poser des questions et qu’il n’avait aucune sympathie pour le troisième Reich, bien qu’il se soit référé à des révisionnistes, a expliqué l’enquêteur.
Après qu’Henri Juda, le président de l’asbl « MemoShoah », ait demandé l’euro symbolique au titre de réparation du préjudice subi, l’avocat de MemoShoah a fait de même. Maître Moyse a parlé de « propos révoltants » et de termes qui étaient typiquement révisionnistes ou négationnistes et qui constituaient une insulte aux victimes. Au terme de son plaidoyer, l’avocat a offert à l’accusé le livre Auschwitz und die Auschwitz-Lüge.
La séance a été interrompue avant la plaidoirie de l’avocat de l’accusé et le réquisitoire du Parquet. Le procès reprendra le 23 mars.