Chaque jour une nouvelle venue des hauts de Véran tombe sur les téléscripteurs des Français, c’est-à-dire leur portable : hier c’était Paris qui se mettait la rate au court-bouillon, aujourd’hui c’est Lyon. On ne sait pas trop pourquoi mais il ne sert à rien d’interroger les dieux : ils ont leur logique, qui n’est pas celle des hommes.
C’est ainsi que les ministres ont une logique sanitaire qui n’est pas celle des Français. Par exemple, l’épidémie de grippe est terminée (la prochaine arrive, nos dirigeants comptent là-dessus pour relancer la psychose et les ordres de soumission qui les arrangent), les courbes de mortalité le montrent, mais dans un accès d’excès de principe de précaution, le Véran nous remet une couche de menaces.
Il décide donc tout seul (mais on peut supposer qui se cache derrière, par exemple ceux qu’on n’entend plus parce qu’ils préfèrent mettre un pantin devant pour pas se prendre la colère française dans les dents) quelle ville va pouvoir vivre normalement, quelle ville devra se mettre à l’arrêt.
La dernière du Véran, c’est la fermeture des bars qui seraient des lieux de multiplication de la contagion. On sait que le virus aime les octogénaires, mais pas les jeunes, et ces derniers s’en foutent. C’est pourquoi leur envie d’être ensemble doit être punie, chacun chez soi à l’écoute de Véran et BFM TV et les moutons seront bien gardés.
La raison, c’est bien sûr « l’aggravation de la situation sanitaire », c’est-à-dire l’interprétation étrange des courbes de mortalité par nos sympathiques dirigeants. « Le taux d’incidence a dépassé la cote d’alerte », disent-il, et on rappelle que ces amis du Big Pharma fixent eux-mêmes la cote d’alerte, en plus de trafiquer les chiffres.
« Les arguments du maire de Lyon n’auront pas suffi à convaincre au plus haut niveau de l’État. Le basculement de la Métropole de Lyon en zone d’alerte maximale a été décidé “par le président de la République” lui-même en Conseil de défense, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran ce jeudi soir.
Trois indicateurs sont retenus pour le passage dans cette zone « rouge écarlate » : un taux d’incidence global supérieur à 250/100 000 habitants et un taux d’incidence des plus de 65 ans supérieur à 100/100 000 et un taux d’occupation en réanimation de 30 %. À Lyon, ces indicateurs se sont dégradés ces derniers jours avec un taux d’incidence global de 270/100 000, un taux d’incidence des plus de 65 ans de 145/100 000 et un taux d’occupation de 31 % en réanimation, selon les chiffres donnés par Olivier Véran. » (Le Progrès)
Il y a donc plusieurs niveaux de panique à ressentir, selon que vous serez en zone d’alerte renforcée ou pas, en zone de terreur maximale ou en zone de mort lente. Véranus, la déesse de la Vérité, nous explique ça très bien avec son tableau pour enfants de 5 ans :
#COVID19 | Dans les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Étienne, les seuils conduisant au passage en zone d’alerte maximale ont été dépassés.
Les mesures de réduction de la circulation du virus correspondant aux zones d’alerte maximale seront déclenchées samedi matin. pic.twitter.com/3DRSam4ExB— Olivier Véran (@olivierveran) October 8, 2020
Pour ceux qui ne liraient pas les tweets, revoici le tableau de maîtresse Véran :
On comprend que les Lyonnais, les Parisiens, les Grenoblois et les autres victimes de Véranus doivent illico faire leurs bagages pour aller vivre dans le Morbihan ou la Nièvre. Mais Véran les laissera-t-il sortir de leur ville désormais condamnée par la peste véranique ? Rien n’est moins sûr, comme disent les journalistes fatigués.
Nul doute que le Véran a désormais dépassé le Valls dans le top 10 des Français les plus détestés, si on peut appeler Valls « un Français ». On sait bien qui pousse la déesse de la Vérité devant le peuple, mais c’est au Véran de ne pas endosser l’habit du bouc émissaire. Pourquoi se sacrifier pour la bande à Salomon, qui a opportunément disparu des radars, alors qu’il est toujours à la tête de la Santé ? Pour un salaire de ministre ? On voit où la vanité a conduit Valls, entre fuite en Espagne et porte-parole du CRIF...
Non, au-delà de toutes ces salades, la vraie question qu’il faut se poser, c’est celle de la crédibilité de la parole politique et la soumission à des injonctions qui ne sont basées sur aucune preuve scientifique, aucune obligation réelle, les injonctions du Véran ne résistant pas à une action collective en justice avec un bon collectif d’avocats. Tout le problème est là : si tous les Français jetaient leur masque par terre, la supercherie s’arrêterait d’elle-même, et toute la hiérarchie sanitaire s’effondrerait sous le poids de ses mensonges, de sa corruption, de sa dangerosité, au fond.
Mais revenons sur Terre, c’est-à-dire chez les « salauds » (au sens sartrien) qui décident pour tous les autres : les restaurateurs, eux, pourront rester un peu ouverts s’ils respectent un protocole débile, ce qui confirme le sadisme foncier du pouvoir néolibéral : « Pas plus de six personnes par table, davantage d’espace entre les tables et un registre d’inscription afin d’identifier les clients en cas de cluster » !
Timidement, le maire de Lyon, l’écolo anti-vélo Grégory Doucet, au lieu d’envoyer paître le ministre du Big Pharma, s’est couché en grognoutant un peu :
« Sans cesse accroître la contrainte n’est pas toujours la bonne pédagogie, me semble-t-il, notamment sur la question des jauges et le fait de fermer les bars à 22 heures.
Me semble-t-il... Tu peux pas défendre les Lyonnais comme un vrai maire ? Pourquoi se coucher devant un pouvoir central déconsidéré qui ne tient que par la menace verbale et la police politique ? On croyait les écolos plus révolutionnaires que ça. Mais il y a pire que Doucette dans la région : le maire de Villeurbanne (PS, évidemment).
« Elle [cette nouvelle] n’a apparemment pas surpris Cédric Van Styvendael. "Je pense que c’est une mesure nécessaire", a en effet déclaré le maire (PS) de Villeurbanne à propos du passage en "zone d’alerte maximale", ce jeudi soir au micro de BFMTV. Et cela après avoir rappelé que "ce que nous vivons est une crise sans précédent, et qu’il "y a du danger". Le ministre de la Santé est décisionnaire et sa décision a été prise, suppose Cédric Van Styvendael, sur la base d’indicateurs précis : taux d’incidence, taux de positivité et taux d’occupation des lits de réanimation. L’élu villeurbannais a par ailleurs souhaité "qu’on donne de la lisibilité aux gens". » (Le progrès)
Un ministre n’est pas un dictateur, nous semble-t-il. Pourquoi tous ces élus de terrain se couchent-ils devant un proxy anxiogène venu de nulle part qui terrorise les Français dans son point presse hebdomadaire relayé chaque jour sur toutes les chaînes mainstream ?
Les maires des grandes villes de France plombées par la politique sanitaire sont-ils dépendants à ce point de Paris (et la décentralisation, c’est pour les chiens ?) ? Des forces occultes qui ne disent pas leur nom ? De l’industrie du médicament et du vaccin qui a besoin d’un peuple malade ou maintenu sous la peur de la maladie ?
Mais la peur est déjà une maladie.
L’intégrale du point presse de Véran le 8 octobre 2020
« La situation sanitaire continue hélas de se dégrader en France... »