À Londres, sept établissements prennent part à Drag Queen Story Times, projet haut en couleurs : des transformistes vont à la rencontre des enfants et leur chantent des comptines pour démystifier les questions de genres.
La tolérance doit s’apprendre dès le plus jeune âge. C’est ce que semble nous dire Drag Queen Story Times, l’association à l’origine d’une initiative à destination des bambins : sept établissements de la London Early Years Development accueillent ainsi des drag queens durant l’hiver 2017. Les transformistes feront la lecture à de jeunes enfants, explique The Sun ce 12 novembre. Une démarche qui s’inspire d’initiatives similaires aux États-Unis et qui cherche à démystifier les idées reçues sur le genre : pourquoi les robes ne pourraient être portées que par les filles et pourquoi les petites voitures ne seraient les jeux que des garçons ? Pourquoi forcément le bleu pour les uns et le rose pour les autres ?
« Ils sont hors du commun. C’est exactement ce que veulent les enfants »
« Quand on pense à cette idée (…), cela fait sens. Ce sont des performeurs, ils sont hors du commun. C’est exactement ce que veulent les enfants », a estimé Thomas Canham, 26 ans et à la base du projet. « Les parents adorent, et les enfants aussi – notamment lorsqu’un enfant de 6 ans peut porter une robe de princesse alors qu’il n’en a pas le droit à la maison, car papa n’apprécie pas », dit aussi Canham qui est lui aussi travesti à ses heures.
La peur du flou
Du côté de Family Education Trust, autre son de cloche. Norman Wells expliquait ainsi au Daily Mail que selon lui, il s’agit surtout de mettre en avant un « programme transgenre » qui viendrait brouiller la distinction entre homme et femme. The Sun relate qu’une psychologue s’inquiète des répercussions possibles sur les enfants en bas âge : influençable, un enfant pourrait voir ses repères brouillés et l’action de Drag Queen Story Times aurait alors l’effet inverse que celui recherché. Des critiques qui semblent faire la confusion entre drag queens, qui ne sont « que » des personnes déguisées pour une performance, et personnes transgenres.
Si ce premier essai s’avère concluant, ce sont les 37 établissements de la London Early Years Development qui seront concernés par ce projet, lui aussi, hors du commun.