Selon le commandant Massoud al-Kadar, qui dirige un groupe d’ex-rebelles à Tripoli, les affrontements se sont produits lorsque des combattants originaires de la ville de Misrata (est de Tripoli) ont attaqué son groupe à la suite de l’interpellation d’un homme saoul.
"Des membres du groupe ont arrêté un ex-rebelle de Misrata qui était saoul. Il est devenu violent et insultait les ""thowars"" (révolutionnaires) qui l’ont frappé pour le calmer", a expliqué le commandant Kadar.
L’ex-rebelle de Misrata a été relâché par la suite, "mais à notre surprise, un convoi de "thowars" de Misrata est arrivé avec des armes légères et lourdes. Nous avons commencé à discuter avec eux, mais l’un d’eux a tiré, ce qui a déclenché les affrontements qui ont fait deux morts".
Selon une autre version des faits, les affrontements se sont produits quand des thowars de Misrata ont tenté d’arrêter un homme accusé d’avoir fait partie des forces de l’ancien régime et qui habite dans le quartier.
Des journalistes de l’AFP avaient rapporté auparavant que des affrontements se déroulaient dans le centre de Tripoli près du bâtiment des renseignements de l’ex-régime de Mouammar Kadhafi dans l’avenue Zaouia, et que des rafales d’armes étaient entendues.
Des témoins ont fait état de blessés sans en préciser le nombre et des ambulances faisaient la navette entre l’hôpital Zaouia et les lieux où se déroulaient ces heurts, a-t-on indiqué de même source.
Des tirs au canon anti-aérien étaient entendus. De nombreux ex-rebelles ont afflué sur les lieux dont certains armés de lance-roquettes RPG, selon les journalistes de l’AFP. Le périmètre a été bouclé et fermé à la circulation.
Plus tard, un responsable du ministère de l’Intérieur, cité par l’agence officielle libyenne Wal, a précisé que des forces de son ministère "encerclaient le périmètre et contrôlaient la situation", ajoutant qu’une enquête a été ouverte "pour déterminer les circonstances et les causes de l’incident".
En fin d’après-midi, la tension était perceptible à Tripoli où plusieurs quartiers ont été fermés à la circulation.
Les nouvelles autorités libyennes peinent à dissoudre les milices armées des ex-révolutionnaires qui font la loi dans le pays depuis la chute de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi.
Plusieurs milices se sont installées dans des bâtiments officiels ou encore dans des résidences et fermes appartenant à des responsables de l’ancien régime. D’autres tiennent des barrages dans des points stratégiques de Tripoli.
Ces milices disposent d’importants stocks d’armes légères et lourdes, puisés notamment dans l’arsenal de l’ancien régime.
Récemment, le ministre de l’Intérieur, Faouzi Abdelali, a annoncé à l’AFP un plan prévoyant l’intégration à court terme de 50.000 combattants ex-rebelles dans les forces de l’armée et les services de sécurité.