Comme prévue, depuis l’annonce de l’échec de l’initiative syro-saoudienne, l’opposition s’est retirée du gouvernement de coalition nationale formée depuis les élections législatives libanaises en 2009, et présidée par le chef du courant du Futur, Saad Hariri.
La démission des 10 ministres de l’opposition a été prononcée par le ministre de l’énergie et des ressources hydrauliques, Joubrane Bassil, qui a lu le communiqué durant un point de presse en présence des 10 ministres représentant aussi bien le Hezbollah, le mouvement Amal que le Courant patriotique libre.
Expliquant les raisons de cette démission collégiale, Bassil a reproché au Premier ministre Saad Hariri "son impuissance face aux pressions américaines", qui ont contribué à torpiller l’initiative syro- saoudienne élaborée pour contrecarrer les séquelles de la publication de l’acte d’accusation du TSL.
Sachant que ce dernier est accusé par toutes les composantes de l’opposition libanaise, et la majeure partie du peuple libanais de vouloir à tort accuser le Hezbollah de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, pour des raisons politiques et pour éliminer la résistance.
« Le Premier ministre Saad Hariri et les Libanais devraient choisir entre Beyrouth et Washington ou entre Beyrouth et n’importe quelle autre capitale » a déclaré Bassil, en appelant le président de la république à entamer les procédures en vue de former un nouveau cabinet.
Le onzième ministre, Adnane Sayed Hussein proche du président de la république Mche Sleïmane, a lui aussi sans tarder présenté sa démission après une rencontre avec le chef de l’état.
Dès lors, et en fonction de la Constitution libanaise qui considère la démission du tiers du cabinet comme suffisante pour renverser le cabinet ministériel, ce dernier formé de trente ministres est tombé.
Selon certains observateurs, le timing de la démission collégiale survient à un moment délicat pour le Premier ministre Saad Hariri et ne pourrait que l’embarrasser alors qu’il se prépare pour rencontrer à Washington, d’un moment à l’autre, le président américain Barak Obama : " il le rencontrera en tant qu’ex-Premier ministre" constate ces sources pour le journal libanais AsSafir.