La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a confirmé lundi sa prévision d’une flambée de l’électricité, tablant sur une hausse de 30% des tarifs réglementés d’EDF de 2012 à 2017 en raison notamment de l’essor des énergies renouvelables et des investissements dans les réseaux.
La CRE, qui avait déjà dit tabler il y a un an sur une hausse de 30% des prix du courant de début 2012 à fin 2016, a présenté ses projections actualisées pour la période allant de mi-2012 à mi-2017 dans un rapport publié lundi, aboutissant strictement aux mêmes conclusions.
En effet, elle y explique s’attendre à une hausse moyenne de 30,1% des factures d’électricité pour les clients au tarif dit bleu, le tarif réglementé réservé aux particuliers proposé par EDF et une poignée de fournisseurs historiques locaux.
Cette forte hausse sera due pour plus du tiers à l’augmentation de la CSPE (taxe qui finance entre autres l’énergie solaire et éolienne, ndlr), laquelle s’explique pour l’essentiel par le développement des énergies renouvelables, prévient la CRE dans son rapport.
Le gouvernement s’est engagé le mois dernier à résorber d’ici 5 ans une ardoise de près de 5 milliards d’euros liée à l’essor des renouvelables qui s’était accumulée depuis plusieurs dans les comptes d’EDF, via des augmentations progressives de la CSPE. La CRE a basé ses calculs sur l’hypothèse d’une hausse de la CSPE qui resterait plafonnée à 3 euros par an, comme c’est actuellement le cas.
En outre, la CRE anticipe une inflation de 2% par an, un prix de marché de l’électricité supérieur d’un point à l’inflation, et une hausse équivalente à l’inflation de l’Arenh (mécanisme qui oblige EDF à revendre à ses concurrents un quart de sa production d’électricité nucléaire, à un prix régulé), dont les règles d’évolution doivent être revues cette année.
Outre la CSPE et la hausse du prix de gros de l’électricité détaillées ci-dessus, la CRE anticipe aussi des hausses bien supérieures à l’inflation du tarif d’accès au réseau électrique (ou Turpe), en se basant sur les niveaux demandés par les gestionnaires de réseaux RTE et ERDF, engagés dans de lourds programmes de renouvellement et de développement des lignes électriques.
La semaine dernière, EDF avait de nouveau défendu des hausses de tarifs raisonnées, tenant compte des problèmes de pouvoir d’achat et de compétitivité, pour couvrir ses énormes investissements maintenus à 12 milliards d’euros cette année.