Plus qu’une inquiétude, un début de panique. La montée du Front national dans l’opinion publique semble affoler les centrales syndicales, bien souvent en première ligne dans les entreprises face aux discours frontiste.
"C’est la première fois que j’ai vraiment peur en France que ça bascule. On est passé d’un discours de rupture du type ’tous pourris’ à un sentiment d’adhésion aux thèses du FN", assure Mohammed Oussedik, membre du bureau confédéral de la CGT.
"Lors des quatre meetings que nous avons fait dans toute la France début septembre, le sujet est à chaque fois revenu sur la table. Sur le terrain, on n’arrête pas de rencontrer des salariés qui votaient à gauche et qui disent qu’ils vont voter FN. Cela nous interpelle forcément", s’alarme sa collègue Agnès Naton.
Même son de cloche à la CFDT. "Le discours de Marine Le Pen prend un caractère social qui peut porter dans les entreprises. A cela s’ajoute les doutes sur l’Europe qui jouent beaucoup.
Alors que nous avons toujours défendu la construction européenne, le fait que ça patine depuis quelques années fait forcément douter", explique Jean-Louis Malys, chargé de mener la lutte contre les idées du Front national au sein de la centrale de Belleville, à Paris.
"Je le sens particulièrement dans la vallée de la Fensch", dit cet ancien du site Usinor (actuel ArcelorMittal) d’Uckange (Moselle), fermé au début des années 1990.
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