Quand on sait que l’essentiel du gratin des élites chinoises fait ses études aux Etats-Unis, la remarque prend tout son sens car l’enseignement des universités chinoises n’est jamais que la réplique de leurs homologues américaines. D’ailleurs on se demande bien comment il se fait qu’un pays à la civilisation pluri-millénaire puisse exercer une quelconque influence déterminante dans les pays dits "émergents" , alors que le parti communiste chinois a liquidé purement et simplement la dite culture en l’espace de deux générations. Le goulag chinois et la révolution culturelle sont des réalités historiques déterminantes qu’il serait bon de rappeler de temps en temps, même si le langage anti-communiste a mauvaise presse en ces temps de mondialisation socialiste. Certes le parti communiste chinois a voté une résolution en faveur de la remise à l’honneur des valeurs confucéennes. Mais cela suffit-il à compenser le massacre de l’intelligentsia traditionnelle chinoise et la démolition des anciennes structures sociétales chinoises fondées sur les principes d’harmonie et de respect de l’ordre naturel des choses ? La Chine paie très cher le bouleversement des grands équilibres naturels, du fait de sa politique volontariste de développement à marche forcée à coups de projets pharaoniques et d’urbanisation forcenée, qui n’ont pas réussi à reconstruire une civilisation digne de ce nom. Les structures sociales craquent de partout, tant la surréalité socialiste ne résiste pas à l’épreuve de la réalité que la fuite dans le virtuel robotique n’arrive pas à masquer. A quoi sert-il de se lancer dans de vastes projets d’infrastructures à l’étranger, si les échanges s’effondrent dans un contexte d’écroulement des structures sociales tant en Chine que dans les BRICS ? Le volontarisme du matérialisme historique butte sur son incapacité à construire une société juste et prospère, à partir des valeurs humanistes. Mais les stratèges du parti n’en ont cure, car la misère du peuple n’entre pas dans le statistiques officielles qui demandent des objectifs et des réalisation productivistes, à la hauteur des ambitions nationales chinoises. Le fait est pattant dans les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud, où les Chinois investissent massivement : à côté des infrastructures vides d’habitants grandissent les désordres sociaux et la guerre civile rampante, comme si l’humain persistait à réclamer ses droits à exister à côté des structures mortes sorties du cerveau de technocrates idéologues.
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