Le 15 juillet, le Sénat américain a adopté ce qu’il est convenu d’appeler « la plus vaste réforme du secteur financier jamais opérée depuis la Grande Dépression ».
La loi, plus modeste que le projet initial, représente un succès politique pour M. Barack Obama. Face à un lobby bancaire affaibli par la crise, ce dernier a su profiter des révélations sur les us et coutumes de Goldman Sachs.
Le jour même où la loi bancaire dite « Dodd-Frank » (du nom des élus démocrates Christopher Dodd et Barney Frank) était adoptée par le Sénat, survenait un autre fait qui s’en est presque trouvé éclipsé : l’accord entre l’agence fédérale censée gendarmer la Bourse, la Securities and Exchange Commission (SEC), et Goldman Sachs.
Contre une amende de 550 millions de dollars, la banque d’investissement s’est dégagée d’une plainte pour fraude relative à un produit financier, « Abacus », qui lui avait permis de se prémunir contre la baisse des obligations liées à l’immobilier au moment où elle incitait ses clients à investir sur ce marché...
La SEC, longtemps critiquée pour sa passivité, pouvait se targuer d’un coup d’éclat. Et Goldman Sachs a démontré l’étendue de son savoir-faire politique : elle a reconnu des « erreurs » dans la commercialisation du produit — sans que celles-ci remettent en cause l’équipe dirigeante.
En somme, la banque d’affaires peut tourner la page. Apparemment importante, l’amende ne constitue que l’équivalent de deux semaines de ses profits. Ou encore 3 % de l’enveloppe des primes qu’elle a distribuées en 2009.
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