La manifestation de policiers devant le ministère de la Justice, mercredi, rassemblait tous les syndicats et corps de métier. « Le signe d’un vrai problème », pour les manifestants, qui ont interpellé Christiane Taubira et ont rendu hommage à leur collègue toujours entre la vie et la mort.
« Toute la police réunie dans la rue, ça montre un vrai malaise. » La phrase, lâchée par un manifestant, résume l’état d’esprit des 7500 policiers réunis place Vendôme mercredi, à Paris, selon les chiffres de la préfecture de police. À l’appel des syndicats, gardiens de la paix, officiers et commissaires – les trois corps de métiers de la police nationale – se sont rassemblés pour dénoncer une « rupture » entre police et justice et demander un plus grand soutien de la part de la garde des Sceaux, Christiane Taubira.
Dès 11 heures, les manifestants affluaient au milieu des enseignes de luxe et des travaux de la colonne Vendôme. Comme dans n’importe quel défilé, et plus encore lorsque le dernier à l’appel de plusieurs syndicats remonte à 1983, l’heure est aux retrouvailles. Mais la bonne ambiance entre vieilles connaissances côtoie la morosité des mots d’ordre portés. En guise de message d’abandon, les enceintes diffusent Le France de Michel Sardou. L’oubli de ce navire par l’Hexagone est un récit de circonstance pour la majorité des policiers présents. « Depuis Charlie Hebdo, on est corvéables à merci », tempête Mickaël, jeune policier d’Ile-de-France. Les attentats de janvier ont mis la pression sur les forces de l’ordre. « On est en alerte attentat, c’est normal de faire un effort. Mais en face de ça, on n’a aucune protection, aucun soutien. »
« Si la loi ne répond pas à l’actualité, il est temps de la modifier »
La période du mois de janvier, ils sont nombreux à l’évoquer. « En vingt ans de police, c’est la première fois qu’on m’arrêtait dans la rue pour me remercier », sourit Axel. Mais cette lune de miel n’a pas changé le fond des problèmes. En poste dans les Yvelines, il est venu défiler sous les drapeaux d’Alliance, premier syndicat chez les gardiens de la paix, « contre le manque de soutien de la Justice ». Sa femme Manuella, enquêtrice dans les Yvelines, a d’ailleurs posé un jour de congé afin d’être là. Pour eux, « tout va dans le sens des délinquants ». « Les procédures judiciaires sont extrêmement complexes. Un fax qui n’a plus de papier, un courrier qui n’arrive pas, et tout est invalidé », dénonce Manuella.
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Le 13 Heures de France 2 rendait compte ce mercredi 14 octobre du malaise des policiers :