Le 26 septembre, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a indiqué que les opérations menées par les États-Unis contre l’État islamique (EI, ou Daesh) en Irak et en Syrie depuis le 8 août coûtaient entre 7 et 10 millions de dollars par jour.
Ces missions sont financées par le budget dit « Overseas Contingency Operations » (OCO), destiné à prendre en charge les interventions extérieures des forces américaines ainsi que des actions du département d’Etat de l’agence de développement et d’assistance USAID.
Pour l’année fiscale en cours, le montant du budget OCO est de 85 milliards de dollars. Pour la prochaine (1er octobre 2014/30 septembre 2015), il devrait être de 80 milliards, malgré la fin de mission Afghanistan, le Pentagone ayant vu large afin de compenser partiellement les coupes automatiques auxquelles il a dû faire face lors de la sequestration.
Finalement, avec l’opération contre l’EI en Irak et en Syrie, ce budget OCO risque d’être juste… Car, selon les analystes, l’estimation de leurs coûts par Chuck Hagel paraît très basse. « Je dirais que cela va nous coûter entre 15 et 20 milliards de dollars par an, ou entre 1,25 et 1,75 milliard par mois », a affirmé, selon l’AFP, Gordon Adams, professeur à l’American University et ancien responsable du budget sous la présidence de Bill Clinton. Plus prudent, Jim Haslik du centre de réflexion Atlantic Council, a parlé d’un « nombre de milliards à deux chiffres ».
Actuellement, les États-Unis disposent de 1 600 hommes en Irak, notamment pour protéger leurs emprises diplomatiques ainsi que leurs intérêts et conseiller les forces irakiennes sur le terrain. Seulement, les opérations aériennes coûtent cher. Ainsi, une heure de vol avec un F-22 Raptor, qui a connu son baptême du feu lors des premières frappes en Syrie, revient à environ 53 0000 dollars. Et un missile de croisière Tomahawk coûte 1,5 million de dollars (47 ont été tirés dans la nuit du 22 au 23 septembre, notamment contre le groupe Khorasan).
Toutefois, le coût des opérations contre l’EI n’est rien comparé à ceux consentis en Afghanistan (1 milliard de dollars par semaine) et Irak pour la période 2003-2011 (1 000 milliards de dollars au total, selon des estimations indépendantes).
Pour autant, le général Martin Dempsey, le chef d’état-major interarmées américain, a estimé, aux côtés de Chuck Hagel, que le coût des opérations en Irak et en Syrie allait causer des problèmes budgétaires à l’avenir.