Egalité et Réconciliation
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Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

« Ô tyran oppresseur… Ami de la nuit, ennemi de la vie… Tu t’es moqué d’un peuple impuissant Alors que ta main est maculée de son sang. »

Abou el Kassem Echebbi

 

Le poème d’Abou el Kassem Echebbi écrit en plein protectorat français de Tunisie est tout à fait d’actualité, il décrit le calvaire du peuple tunisien qui peine à trouver sa voie. Pour rappel, le poète est connu pour avoir traité des thèmes comme la liberté et la résistance, notamment dans son fameux « Ela Toghat Al Alaam » qui s’adresse « aux tyrans du monde ». Le peuple tunisien vit une épreuve dont il faut espérer qu’il en sorte.

Deux ans après, la situation est faite de haut et de bas, entre la lutte pour le pouvoir des « laïcs » et le double langage d’Ennahda, le citoyen souffre et il souffre d’autant plus que la situation économique est loin d’être bonne. L’insécurité devient structurelle. On croit revivre la situation de l’Algérie il y a vingt ans. Une opération des forces de sécurité contre les extrémistes s’est soldée par le décès d’une dame (l’épouse d’un djihadiste), d’un soldat des forces de sécurité et l’arrestation de quatre recherchés ; l’un d’eux a été grièvement blessé. Des armes et des munitions ont été saisies.

Mustapha Stambouli décrit une situation de chaos où l’État est absent et où Ennahda joue un double jeu :

« Une série noire (attaque de Nidaa Tounès à Djerba, assassinat de Lotfi Nakdh, agression envers des syndicalistes, etc.) plonge le pays dans l’inquiétude, le désarroi et la crainte pour la République. Les bandits agissent en toute impunité. La police nationale est-elle vraiment dépassée par les événements ou contrainte à ne pas réagir ? Ne pas réagir maintenant, c’est accepter toutes les dérives fascistes et dictatoriales, car le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève… Pourquoi la police est-elle si amorphe aujourd’hui ?

Pourtant poursuit-il, ces bandits sont bien connus de ses services et de nombreux citoyens dans les quartiers. (…) Les attaques se multiplient dangereusement à travers le pays et prennent des formes diverses : agressions verbales en direction des femmes, rituels de prière en pleine rue, agressions physiques à l’encontre des adversaires politiques, mariage orfi, occupation tapageuse des espaces publics, humiliation du drapeau national et des personnalités politiques. Le silence mortel du pouvoir et surtout des dirigeants d’Ennahda face à ces dépassements insupportables et inacceptables, leur double discours, encouragent les abus et les crimes de ces hors-la-loi [1]. »

La délicate situation économique : de l’eau au moulin de la fitna

L’un des éléments catalyseurs de la dégradation politique est la situation économique qui est du pain bénit pour créer du désordre et imposer un nouvel ordre. Dans une publication de l’agence chinoise nous lisons : « Malgré des indicateurs officiels revus à la hausse sur la majorité des secteurs d’activité durant les 10 premiers mois, l’exercice économique 2012 en Tunisie reste encore au-dessous des réalisations de 2010 (…) Selon M. Abdennabi, la Tunisie a entamé l’année 2012 « dans une situation difficile, puisque le bilan faisait état d’une perte d’environ 100.000 emplois face à l’existence de 80.000 nouveaux diplômés et un total de 800.000 chômeurs, sans oublier un taux de croissance négatif de 0,2 %. » Des chiffres officiels publiés dans la presse dévoilent un bilan de plus de 1 500 grèves qui ont été observées légalement sous l’égide de l’Ugtt durant les 10 premiers mois de 2012. Un nombre qui reste élevé malgré qu’il ait dépassé les 2300 en 2011 [2].

Malgré une image « négative », le tourisme tunisien a su enregistrer des performances par rapport à 2011, mais reste encore au-delà des chiffres de 2010. Les dernières statistiques émanant du ministère du Tourisme indiquent que les recettes touristiques réalisées, du 1er janvier au 20 août 2012, se sont améliorées de 35,3% par rapport à la même période de 2011, rapporte une dépêche TAP. Depuis le début de l’année, jusqu’au 20 août 2012, la Tunisie a accueilli près de 3,681 millions de touristes de différentes nationalités contre 2,771 millions en 2011 et 4,539 millions en 2010. Le mouvement des touristes issus du Maghreb arabe et de l’Amérique du Nord, est à la hausse, atteignant respectivement, cette année, 1,621 million de touristes (contre 1, 24 million en 2011) et 19.779 touristes (contre 13.507 en 2011) [3].

En dépit d’une situation sécuritaire qualifiée de fragile depuis la révolution dite du Jasmin, pas moins de 100.000 Algériens continuent de prendre la destination de la Tunisie pour y passer les fêtes de fin d’année. Antoine Lerougetel dénonce pour sa part, à la fois la répression policière et le rôle ambigu de la centrale syndicale l’Ugtt qui est d’accord pour la mise en place d’un néolibéralisme sauvage. Nous lisons :

« Après quatre jours de répression policière des manifestations contre l’abandon des programmes contre la pauvreté et le chômage à Siliana, le président tunisien Moncef Marzouki, dans sa déclaration télévisée, a exigé la constitution d’un nouveau gouvernement restreint de « compétences » et se transforment en une nouvelle lutte révolutionnaire contre son gouvernement.(…) L’intérieur du pays souffre d’un sous-développement chronique et connaît un mécontentement croissant face à l’incapacité du gouvernement à rehausser le niveau de vie. »

Pour Antoine Lerougetel, l’UGTT roule pour le nouveau système :

« Le taux de chômage écrit-il, dépasse les 18 % (…). L’Ugtt est un outil de longue date du régime capitaliste en Tunisie. Le gouvernement Ennahda, tout comme le gouvernement des Frères musulmans du président Mohamed Morsi en Égypte, collabore étroitement avec les puissances américaine et européenne pour étouffer et écraser les soulèvements révolutionnaires de la classe ouvrière.(…) Les responsables de l’Ugtt travaillent maintenant de concert avec Ennahda pour contrôler la classe ouvrière. Une réunion, qui s’est tenue le 19 novembre à Bruxelles entre des responsables tunisiens et de l’UE, a établi un partenariat économique ayant pour « obligation de respecter les principes de l’économie de marché, et le libre-échange » ainsi que « la mondialisation de l’économie ». (…) Sur cette base, la Banque mondiale a approuvé le 27 novembre un prêt de 500 millions de dollars à la Tunisie pour le financement de réformes économiques [4]. »

La réalité des révolutions saisonnières arabes

Dans une contribution précédente, j’avais indiqué comment une espérance de peuples qui luttent pour la liberté et une dignité sociale, est dans chaque pays arabe laboratoire instrumentalisé pour servir les intérêts d’un agenda d’un nouvel ordre où les peuples deviennent des variables d’ajustement.

« La dénomination de “Printemps arabe” de l’Atlantique au Golfe, est, en soi, une allégeance et une soumission intellectuelle à la doxa occidentale qui, la première, a décidé d’appeler ainsi ces mouvements. Une nouvelle page de l’histoire est en train de s’écrire, dit-on dans le Monde arabe. La thèse occidentale de Gilles Kepel, et de tant d’autres est que le “Printemps arabe a surpris tout le monde”. Tous sauf ceux qui étaient au courant, pourrions-nous dire ! Des événements qu’ils ont commandités mais dont ils se félicitent que ces révoltes ne soient pas connotées par l’Islam. Pour eux, le soubassement de ces révoltes parfumées n’a pas les fondements classiques imputables à un hypothétique choc des civilisations. Tout ceci est bien beau, mais il est quand même étonnant pour l’auteur de fixer le début des révoltes du Printemps arabe à une immolation qui aurait pu passer inaperçue n’étaient les médias occidentaux qui en ont décidé autrement. »

« Si nous n’inscrivons pas toutes ces indignations de la jeunesse arabe dans un “agenda occidental” nous n’avons rien compris au mouvement du monde. Le ras-le-bol arabe n’a pas commencé en décembre 2010 mais en octobre 1988 en Algérie. Le tribut fut très lourd. La jeunesse algérienne a été la première, triste privilège, à mourir pour s’être battue pour la démocratie, la liberté. Sauf que ça n’intéressait personne. L’Algérie a payé le prix de la démocratie avec une décennie rouge et dit-on 200.000 morts, 10.000 disparus et 30 milliards de dollars de dégâts, sans compter les traumatismes que nous allons encore traîner pendant longtemps. Il a fallu attendre l’après-11 septembre 2001 pour que la voix de l’Algérie soit audible concernant le terrorisme. »

« Comme par hasard, les monarchies arabes, dociles aux États-Unis et à Israël, ont survécu à la “tempête du Printemps arabe”. Cependant, à Bahreïn, au Yémen, silence on tue, mais là l’Empire ne bouge pas donc, les vassaux européens regardent ailleurs. Nous aurions voulu que l’on démonte la mécanique de ces révoltes pour y voir une manipulation de grande ampleur et la “spontanéité” des révoltes est un paramètre qui a été mis en équation pour susciter le chaos pour le plus grand bien de l’Empire et de ses vassaux. Tout le monde se souvient des bloggeurs qui ont catalysé les révoltes en Égypte, en Syrie… On le voit, ce qui a perdu les anciens potentats arabes, c’est le lâchage de l’Occident mis en musique par Internet et un projet mûrement réfléchi qui a travaillé sur un terreau favorable, une masse arabe toujours prête à l’émeute, constamment en posture pré-insurrectionnelle au vu de la hogra, le déni de justice, les passe-droits, la corruption institutionnalisée. Le chaos en Irak, en Afghanistan ne gêne pas la curée sur les matières premières et le pétrole. Les Afghans, les Irakiens, et de plus en plus les Libyens, peuvent se démolir à qui mieux mieux, cela ne gênera pas l’écoulement du pétrole. »

« On attribue à Machiavel la sentence suivante : “Le meilleur moyen de contrer une révolution c’est de la faire soi-même.” Ceci s’applique croyons-nous comme un gant, à ce qui se déroule sous nos yeux. En un mot, tout est programmé pour se dérouler ainsi. Il suffit de lire, mais le veut-on ? L’ouvrage de Gene Sharp qui décrit par le menu comment faire une révolution non violente et la réussir… Nous y trouverons tous les symptômes constatés dans les révoltes légitimes tunisiennes et égyptiennes, libyennes et qui, rapidement, ont été “prises en charge”. Dans cet ouvrage, Gene Sharp décrit les 198 méthodes d’actions non violentes susceptibles d’être utilisées dans les conflits en vue de renverser les régimes en place. Parmi elles, notons la fraternisation avec les forces de l’ordre, les défilés, les funérailles massives en signe de protestation, les messages électroniques de masse, les supports audiovisuels, les actes de prière et les cérémonies religieuses, l’implication dans le nettoyage des places publiques et des endroits qui ont été la scène de manifestations, l’utilisation de slogans forts (comme le “Dégage” ou “Irhal”), des logos (comme le poing fermé), des posters avec les photographies des personnes décédées lors des manifestations et une certaine maîtrise de l’organisation logistique : “Cette brillante application des théories de Gene Sharp fut suivie par d’autres succès retentissants : Géorgie (2003), Ukraine (2004) et Kirghizistan (2005).” » [5]

Le double jeu d’Ennahda

Il y a deux ans, juste après l’avènement de la révolution du Jasmin nous écrivions :

« Le peuple tunisien nous donne en ce moment même la plus belle leçon de l’Histoire du Maghreb postcolonial. Ce peuple longtemps étouffé et terrorisé cependant ne veut plus se laisser faire. La jeunesse des quartiers populaires, qui voit tous les horizons se boucher devant elle. Il n’accepte plus ces règles du jeu iniques où les gagnants sont toujours les mêmes. On se souvient que Bourguiba était fasciné par Ataturc au point, dit-on que même le drapeau tunisien présente des similitudes avec le drapeau turc. Il semble que les Turcs ne veulent pas de cette proximité. « Recep Tayyip Erdogan n’a jamais apprécié la comparaison des idées du Parti de Rached Ghannouchi aux siennes. (…) Lors de la visite du Premier ministre turc Erdogan en Tunisie, il n’hésita pas à éviter de serrer la main à Rached Ghanouchi qui l’attendait à l’aéroport de Tunis [6] [7]. »

Cependant, on s’aperçoit que le parti Ennahda n’est pas si orthodoxe dans ses méthodes. Il semble qu’il a fait appel à des financements étrangers.

« Dans tout cet imbroglio, on apprend qu’Israël est le premier mécène du Parti Ennahda. On peut s’interroger sur la raison d’un tel pacte. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a fait un don de 12 millions d’euros à Rached Ghannouchi par l’intermédiaire de la Banque Rothschild. (…) Les États-Unis d’Amérique sont le deuxième généreux donateur au Parti Ennahda avec 5 millions d’euros versés aux extrémistes. (…) Mais à quoi jouent les Américains ? Financer leur probable futur ennemi ? La stratégie américaine est de constituer un Grand-Orient intégriste partant d’Alger pour aller jusqu’au Pakistan permettant ainsi aux États-Unis de piller plus facilement les ressources en phosphore tunisiennes comme les ressources pétrolifères de Libye ou du Bahreïn. »

On dit que le pouvoir est maintenant conscient du danger salafiste djihadiste et a rompu avec les thèses de Rached Ghanouchi qui, longtemps, ont minimisé ce danger. « Les salafistes sont nos enfants, ils annoncent une nouvelle culture », a souvent répété le leader d’Ennahda. Enfin, ce qui ne gâte rien des affaires de corruption au sommet de l’Etat : la Tunisie, lit-on sur le site Médiapart, qui entre dans la cour des grands a aussi ses scandales en gates ! La personne présumée coupable du fameux Shertongate n’est autre que le ministre des Affaires étrangères, par ailleurs gendre du gourou islamiste, Rached Ghanouchi. Passons sur l’affaire à la DSK révélée et reprise en boucle par tous les médias, qui ne nous intéresse pas trop ici, et posons-nous plutôt des questions sur un « don » de un million de dollars de la Chine qui aurait atterri sur son compte personnel [8].

Assurément le peuple tunisien est tiraillé entre deux projets de sociétés aux antipodes l’un de l’autre. De plus et pour son malheur les hommes politiques qui le dirigent puissent plus à se maintenir au pouvoir qu’à réellement donner une perspective de sortie à ce peuple harassé et qui ne demande qu’à vivre dans la dignité . Il faut espérer que le peuple tunisien s’en sorte. Pour cela, en tant qu’Algériens, nous avons un devoir de solidarité au-delà du tourisme. La stabilité de la Tunisie contribuera certainement à l’avènement de la paix dans notre région. La coopération multidimensionnelle devrait, de mon point de vue, dépasser les simples relations commerciales et s’inscrire dans la conviction d’un destin commun toute chose que nous aurions souhaitée à l’époque de la part de nos frères maghrébins.

Chems Eddine Chitour

Pour approfondir, avec Kontre Kulture :

 






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11 Commentaires

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  • #300661
    Le 10 janvier 2013 à 17:19 par tchuss
    Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

    Comme le disait étienne chouard ,les tunisiens ont virés un despote mais n’ont même pas penser à écrire eux même leur propre constitution .Résultats des courses ils ont refilés le pouvoir au premier arriviste venu .............(de londres)
    Les tunisiens sont réputés pour régler les problèmes de manières diplomatiques,bah là ils ont prouvés tout le contraire .

     

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  • #300673
    Le 10 janvier 2013 à 17:36 par Rachid
    Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

    "Le gouvernement Ennahda, tout comme le gouvernement des Frères musulmans du président Mohamed Morsi en Égypte, collabore étroitement avec les puissances américaine et européenne pour étouffer et écraser les soulèvements révolutionnaires de la classe ouvrière"

    Encore une fois Alain Soral avait raison.

    L’analyse de Michel Drac donne une perspective qui se reflete de plus en plus dans la realite.

     

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  • #300683
    Le 10 janvier 2013 à 17:45 par maximebossis
    Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

    Bonjour à tous,

    L’écrivain Gene Sharp est cité dans cet article. Certains l’ont accusé, au travers de sa fondation "Albert Einstein Institution" et de ses écrits sur la révolution non violente, d’être, en réalité, un "agent" de la CIA. Ou du moins de servir les intérêts de la CIA. En encourageant les peuples opprimés a se soulever sans faire usage de la violence, il ferait finalement le jeu de l’Empire US...

    Peu d’informations sur le net à ce sujet. Quelqu’un en saurait-il davantage ?

     

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    • #300845
      Le Janvier 2013 à 20:55 par PepperMint
      Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

      En encourageant les peuples opprimés a se soulever sans faire usage de la violence, il ferait finalement le jeu de l’Empire US...



      Euh... Veux-tu dire que pour ne pas faire le jeu de l’Empire, il faut se soulever en usant de la violence ou ne pas se soulever du tout ?

      A lire /entendre certains, la lutte contre l’Empire, priorité suprême, n’est qu’un euphémisme pour dire "se coucher face à tous les dictateurs de merde locaux (on appelle ça le "patriotisme" parait-il)". C’est à se demander ce qu’ils reprochent à l’Empire en fin de compte !
      Je me demande aussi combien seraient ceux qui tiendraient ce genre de discours s’ils vivaient sous ces dictatures...

       
    • #300901
      Le Janvier 2013 à 22:01 par Dan
      Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

      @ peppermint :

      Merci de ramener un peu de raison ici.

      Les gens qui parlent de la sorte ne savent pas ce qu’était le régime de Ben Ali.
      J’ai des amis tunisiens qui même en France avaient peur de prononcer le nom de leur "président adoré" ou ceux de son clan mafieux(Trabelsi etc).

       
  • #300868
    Le 10 janvier 2013 à 21:17 par voronine
    Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

    Concernant le " TYRAN OPPRESSEUR..." - le protectorat français- il ne faudrait surtout pas prendre ces propos au pied de la lettre, certes tous les peuples ont besoin d’une mythologie de la libération ( et la France n’échappe pas à cette règle) mais le protectorat sur la TUNISIE fut à peu près tout sauf une oppression ,et la résistance très relative

     

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    • #301146
      Le Janvier 2013 à 07:05 par Firas
      Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

      Mais oui bien sur !! Et les pays du Maghreb devraient remercier la France de les avoir colonisé !! Faut arrêter deux secondes et accepter que la France ait été un pays colonisateur pour son propre intérêt !! Les massacres du 9 avril ne te parlent peut être pas, mais c’était un vrai bain de sang !! En tant que franco-tunisien j’ai du mal à comprendre cette légende selon laquelle la Tunisie n’aurait pas souffert de sa colonisation et qu’elle aurait règlé le problème par la diplomatie uniquement sans victimes, sans martyres ni rien !! La Tunisie a été laissée pour morte par la France après son départ, j’ai entendu des témoignages effroyables en Tunisie l’année dernière sur la période post coloniale et je ne croyais même pas ce que j’entendais moi qui avait toujours vu le conflit (si peu traité d’ailleurs) du point de vue français !! Si on revoit bien les faits et l’histoire on verra qu’il y a eu beaucoup plus de morts que ce qu’on entend (ou pas justement) et que la France a énormément profité de sa position en Tunisie !! Je ne suis pas en train de cacher mon venin sur la France etc... Mais c’est vrai que j’en ai marre d’entendre et de lire certaines personnes dédouaner ce pays de toutes des erreurs passées !! Tous les pays ont fauté à un moment de l’histoire et ce n’est pas être anti français que de reconnaître que la France aussi même sous Mr De Gaulle pour qui j’ai un profond respect !! C’est un pays qui a été exemplaire à des moments charnière de l’histoire du monde et c’est aussi une nation qui a été tyrannique tout simplement comme quasiment toutes les puissances mondiale !! Alors s’il vous plaît comme je sais que sur ER y a un certain niveau de connaissance et de culture, arrêtons avec cette légende qui veut nous faire croire que la Tunisie n’a pas souffert du colonialisme !! Revoyez l’histoire !!

       
    • #305689
      Le Janvier 2013 à 02:44 par Observateur en Tunisie
      Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

      (réponse à ’firaz’) Contrairement à "firaz", je suis en partie d’accord avec cette affirmation. Il faut simplement étudier l’histoire avec grande attention et sang froid. Le Protectorat Français en Tunisie fut le résultat des politiques ratées et des la nonchalance des Beys (les monarques de la Tunisie post-Ottomane), ceux au moins qui ont de court précédés la "prise en charge" économique du pays par une commission mixte bancaire européenne et en suite par interventions et influences interposées, la France, après l’Angleterre et l’Italie. Référence importante (que je conseille à ’firaz’), "Les origines du Protectorat Français en Tunisie", Presse Universitaire de Tunis, 1959, par le Prof. Jean Ganiage, qui d’ailleurs fut un grand ami de Bourguiba. Le Protectorat ne fut pas sanguinaire en Tunisie, même en 1881, il s’imposa de facto avec des petites escarmouches et avec une reddition pacifique du Bey Mohammed Sadok, un des plus corrompus et débauchés de l’histoire de la Tunisie. Jean Ganiage reporte une note du Quai d’Orsay, vers 1877-78, où on informe : "Mohammed es-Sadok, le souverain actuel de la Régence n’a aucune intelligence et il est adonné aux vices les plus honteux. Son harem n’est peuplé que de petits garçons qu’il affiche sans aucune pudeur..." Sans oublier son irréfrénable pédérastie, le Prof. Md. Hédi Cherif, professeur émérite d’Histoire, ex-doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Tunis (1987-1990), dans "La dynastie husseïnite" - 1977, écrit : "...Mohamed Sadok, le dernier bey avant le protectorat, celui qui a signé le traité du Bardo, était occupé par ses propres plaisirs et entouré de piètres personnages comme Mustapha Ben Ismaïl. Mohamed Sadok Bey a conservé cette équipe jusqu’au bout. Et quand la France voulait écarter Ben Ismaïl, il a pleuré parce que c’était son favori. ...". Quant à Bourguiba, à la mythologie dont il est entouré, il faut savoir qu’il causa beaucoup plus de morts pour sa son ascension politique (ex : la guerre civile anti-yousséfiste juste avant l’Indépendance, la bataille voulue et provoquée à Bizerte) que tous les années de répression du Protectorat . A noter : le 9 avril 1938 fut prédisposé par Bourguiba même à devenir un bain de sang, en fait il voulait des morts à tout coût, comme nous relate le réalisateur et écrivain tunisien Omar Khlifi dans "L’assassinat de Salah Ben Youssef" ; Mahmoud el-Materi, fondateur du Néo-Destour, patriote nationaliste, se retira peu après du parti ...

       
  • #300918
    Le 10 janvier 2013 à 22:19 par haithem
    Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

    C’est marrant de trouver des articles comme ça, apparemment je vis dans une Tunisie dans un monde parallèle, le chaos une série noire… ah bon je ne savais pas. Ok il existe des problèmes mais quand même faut arrêter, on n’est pas tous des moutons décérébrés et surtout Nidha Tounes pour ceux qui les connaissent vraiment c’est le retour des RCDistes, ce n’est pas une agression avec des caillots qui leurs faut mais la guillotine. Seule chose qui m’intéresse vraiment c’est la partie ou il dit que Ennahda est sponsorisé par Israël … là je demande à voir des preuves, là on parlera, sinon tout le reste c’est des conneries.

     

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    • #301225
      Le Janvier 2013 à 11:07 par rednak
      Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

      surtout venant d un journaliste algerien ...

       
    • #303811
      Le Janvier 2013 à 04:50 par Observateur en Tunisie
      Les nouveaux tyrans du peuple tunisien

      Non, mon ami, il ne s’agit pas de "conneries", comme tu crois superficiellement...

      Les faits sont sérieux et cet article doit être associé à l’enquête publié par le journal libre Nawaat sur l’AFFAIRE FETHI DAMMAK et les implications mafieuses d’Ennahdha dans le trafic d’armes et les stratégies de violence meurtrière. L’enquête est approfondie jusqu’aux détails : (le journal, comme d’HABITUDE après Olfa Riahi, est menacé de poursuite et censure) "Une affaire de trafic d’armes présumée révèle un appareil parallèle lié à Ennahdha" (http://nawaat.org/portail/2013/01/0...). Ma communication si situe au bas des commentaires.

      Quelques extraits :

      Ce que cette enquête manque de mettre en relief, à mon avis, est que ces structures armées parallèles au parti Ennahdha fonctionnent premièrement comme organisation de chantage et de renseignement au service du parti. Cela implique la fraude idéologique et des tactiques de compromission des hommes d’affaires, auxquels ont propose des aides et opportunités énormes pour les embusquer et les prendre au chantage en suite, si le but de cession financière n’est pas atteint. Certaines informations qui sont l’expertise politique des chercheurs universitaires de l’époque de l’islamisme de la terreur des années ’80, ainsi que du Service du Renseignement Extérieure français notamment devraient être divulguées pour le bien commun. Bien-sûr que je ne peux m’étaler, ni Vous révéler l’étendu de mes observations politiques et recherches, mais mes résultats CONFIRMENT LA STRATÉGIE de la VIOLENCE ARMÉE et du TERRORISME INTÉRIEUR de retour comme extrême outil politique pour un parti né dans ce contexte... La Commission Européenne observe de très près ce dossier alarmante et j’en fais la relation.

      Pour une petite orientation dans ce sens, je conseille à TOUS les lecteurs qui passent par ce bon article une étude du Prof. François Burgat , chercheur et auteur de "L’évolution du mouvement islamiste en Tunisie" publié en 1985 par le Centre Nationale de la Recherche Scientifique, comme premier encadrement : "L’islamisme dans les relations inter-arabes", spécialement le passage où il indique l’infiltration idéologique révolutionnaire khomeiniste au début des années ’80, (dont Rached Ghannouchi était notamment un élément de polarisation).