Dès le 11 Janvier 2012, date de la sortie en salle du film Les nouveaux chiens de garde, ses réalisateurs et scénaristes, aidés par toute une équipe de bénévoles, ont entrepris de sillonner la France pour répondre, au cours de projections/débats aux questions d’un public nombreux manifestement intéressé par la critique des médias dominants.
Cinq mois après, Bernard-Henri Lévy s’efforçait de lancer son dernier film, Le serment de Tobrouk, avec l’appui promotionnel et habituel d’une grande partie des médias dont il est sûr de bénéficier tout en prenant la pose du génial et courageux combattant solitaire. À croire qu’il tenait à illustrer personnellement les propos du film de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat sur l’« hypervisibilité » de quelques éditocrates et de quelques experts.
Comparaison n’est pas raison. Mais on peut avoir raison de comparer
Avant et après sa sortie en salles, le film Les nouveaux chiens de garde n’a bénéficié d’aucune promotion dans la quasi-totalité des médias audiovisuels, (si l’on excepte, deux invitations dans l’émission radiophonique de Daniel Mermet « Là-bas si j’y suis » sur France Inter les 5 et 6 Janvier 2012, un très bon « sujet » dans le journal du soir de France 3 et l’émission animée par Frédéric Taddéi sur France 3).
Mais surtout, la sortie du film dut surmonter une triple censure : censure économique (le film ne doit d’exister qu’aux fonds propres du producteur Jacques Kirsner, sans aucune participation du CNC pour sa réalisation), censure de la direction des rédactions et autocensure des journalistes.