Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a entériné le projet de fonds d’aides aux zones déshéritées : par ce biais, l’émirat va injecter 50 millions d’euros. Une nouvelle preuve de l’influence qatarie en France après le rachat du PSG.
C’est Libération qui l’annonce ce lundi : le gouvernement français a approuvé la semaine dernière la création d’un fonds à capitaux qataris pour les zones françaises paupérisées d’au moins 100 millions d’euros.
C’est l’Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld) qui avait lancé l’an dernier un appel au riche émirat pétrolier, suscitant des protestations de l’extrême droite, qui mettait en garde contre une "islamisation" des banlieues. Ces banlieues qui cumulent chômage élevé, enracinement de la délinquance et problèmes urbanistiques.
Selon Libération, l’Etat français prendra une participation dans ce fonds mais le Qatar y restera majoritaire.
Le Qatar est bien présent depuis plus plusieurs années dans l’économie française, avec le rachat du club de foot Paris Saint-Germain ou des investissements dans des entreprises du CAC40.
La polémique avait fait ralentir la mise en place du fonds quand Nicolas Sarkozy était encore au pouvoir, mais les socialistes ont relancé l’idée, en tentant d’abord de canaliser les pétrodollars qatari vers les PME avant de les rediriger vers les quartiers devant la colère de l’Aneld tout en élargissant le champ d’action du fonds des banlieues aux zones rurales paupérisées.
Cette initiative, tout comme l’implication de Doha dans le monde du foot ou celui de l’info avec Al-Jeezira est un bel exemple ce que l’on appelle le "soft power", la diplomatie de la coopération, avec cette caractéristique qu’elle n’est pas Nord-Sud mais plutôt Sud-Nord ou Golfe-Nord.
Comme l’écrit Libé, "Avec le Qatar, c’est une autre forme de diplomatie qui s’est inventée, fondée sur une richesse presque illimitée. L’argent, surtout en temps de crise économique, est une arme imparable : qui peut y résister ?"