Selon un quotidien britannique, Dominique de Villepin aurait travaillé un jour au ministère des Affaires étrangères pour pouvoir percevoir sa pension de haut fonctionnaire et un bonus de 100 000 euros. Des experts s’interrogent.
Au sein du Service des retraites de l’Etat (SRE) qui gère les pensions des fonctionnaires d’Etat, la perplexité règne au sujet du supposé bonus de retraite de 100 000 euros qu’aurait touché Dominique de Villepin.
Selon un article publié le 11 mars 2014 sur le site internet du quotidien conservateur britannique The Daily Telegraph, qui cite des sources non identifiées au ministère des Affaires étrangères (MAE), l’ex-chef de la diplomatie française aurait effectué en septembre dernier une journée de travail au Quai d’Orsay. Une « pige » qui lui aurait permis de faire valoir ses droits à la retraite prévoyant le versement du fameux bonus.
Fonctionnaire durant 15 ans
Titularisé à sa sortie de l’École nationale de l’administration (ENA) au MAE, il y passera 15 ans avant d’être nommé par Jacques Chirac en 1995 secrétaire général de l’Elysée, puis en 2002 ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Intérieur en 2004 et enfin, Premier ministre de 2005 à 2007. Aujourd’hui, l’ancien chef de gouvernement dirige Villepin International (V International), une société de conseil juridique et comptable.
Un bonus inexplicable
Au SRE, des spécialistes expriment, sous le couvert d’anonymat, leur interrogation quant à cette « affaire » Villepin. Né le 14 novembre 1953, Dominique de Villepin a fêté des 60 ans il y a seulement quelques mois. Il doit théoriquement attendre d’avoir atteint l’âge de 61 ans et 2 mois (soit le 14 janvier 2015) pour être autorisé à partir à la retraite.
Toutefois, dans la fonction publique d’Etat, il existe des « bonifications de dépaysement » (des trimestres de cotisation supplémentaires) au titre de services civils rendus hors d’Europe. Or, Dominique de Villepin a été premier secrétaire de l’ambassade de France à Washington de 1984 à 1989 et a occupé le même poste à New Delhi de 1989 à 1992. Il se peut donc qu’il puisse dès maintenant faire valoir ses droits à la retraite.
Toutefois, pour pouvoir être « radié des cadres » comme c’est l’usage dans la fonction publique, il lui fallait peut-être revenir au moins un jour dans son administration d’origine. Autre explication possible : il lui manquait un jour pour valider un trimestre de cotisation et ainsi justifier de la durée de cotisation requise dans sa classe d’âge (153 trimestres) pour bénéficier d’une pension à taux plein (c’est-à-dire sans minoration pour trimestre manquant).
Se pose toutefois la question du bonus de 100 000 euros. Du jamais vu selon les experts du SRE. Ces derniers soulignent qu’il est difficile de se positionner sans avoir connaissance du dossier.