En lançant leur campagne « Yes Scotland », les partisans de l’indépendance cherchent à promouvoir l’idée de sécession dans l’optique du référendum de 2014 sur le maintien du pays dans le giron de Londres.
Les partisans de l’indépendance de l’Ecosse lancent vendredi à Edimbourg une campagne baptisée « Yes Scotland ».
Elle est destinée à promouvoir l’idée de sécession dans l’optique du référendum de 2014 sur le maintien du pays dans le giron de Londres.
« Pour la première fois, on en parle vraiment (de l’indépendance) car les habitants vont pouvoir voter », se félicite un des porte- paroles de la campagne. « On sent que les gens sont plus sensibles à cette idée qu’auparavant. Il est foncièrement préférable que notre avenir soit décidé par ceux que ça intéresse le plus », ajoute-t-il.
Parmi les multiples conséquences d’une éventuelle sécession de l’Ecosse figure la question des sous-marins nucléaires britanniques, qui sont sur une base près de Glasgow.
« Le principal problème pour le Royaume-Uni est la défense », explique le professeur John Curtice de l’université de Strathclyde. « On peut se demander si une Ecosse indépendante accepterait d’abriter les installations nucléaires du Royaume-uni ».
De plus, en dépit de la faible population écossaise (cinq millions contre 52 millions en Angleterre), une partition de la Grande-Bretagne diminuerait le poids de Londres sur la scène internationale, poursuit le professeur.
D’après les sondages d’opinion, environ 40% des Ecossais sont partisans de l’indépendance, 10% sont indécis et 50% opposés.
Le Labour dépassé
La lutte pour l’indépendance est menée par Alex Salmond, le chef de file du Parti national écossais (SNP), qui a remporté la majorité absolue en mai lors de l’élection du parlement écossais, et s’est engagé à organiser un référendum sur l’indépendance dans la seconde moitié du mandat du parlement d’Edimbourg, qui court jusqu’en 2016.
L’Ecosse, qui s’est ralliée à la couronne britannique en 1707, possède déjà une certaine autonomie politique, qui lui permet de contrôler les secteurs de la santé, de l’éducation ou les prisons.
Salmond souhaite que l’Ecosse dispose de ses propres forces armées et mène sa propre politique étrangère. Il rejette également la présence des sous-marins nucléaires britanniques.
L’Ecosse, traditionnelle terre de gauche, a vu les électeurs du Labour (gauche britannique) basculer vers le SNP ces dernières années.
Le SNP espère également pouvoir tirer profit de deux événements en 2014, à savoir les Jeux du Commonwealth, qui auront lieu à Glasgow, et le 700e anniversaire de la bataille de Bannockburn, où les Ecossais avaient battu l’armée anglaise, pour créer une dynamique en faveur de la scission.