Évoquons l’exercice de Nicolas Sarkozy sur TF1 et Europe 1 où il a tenté de nous démontrer qu’il est tout ce qu’il n’est pas. L’acteur a perdu de son aura parce que son texte est devenu un propos conventionnel plus qu’une expression sincère. Ses trucs et ses procédés ne convainquent plus.
Certains vont me reprocher mon manque de mesure, mon hostilité, et pour ma part, je pourrais aussi dénoncer chez quelques autres une absence totale de lucidité et une imprécision judiciaire compensée, comme souvent, par une arrogance d’autant plus affichée.
Détester la magistrature n’est pas le meilleur moyen pour la connaître et en parler. On a le droit éventuellement de faire s’accorder retenue et ignorance. Cela n’interdit pas de participer mais nécessite au moins un aplomb moins sûr de soi.
Pour avoir vilipendé le désastreux Mur des cons et avoir jugé la lettre adressée par le Syndicat de la Magistrature au président de la République outrancière et choquante, je suis d’autant plus fondé, en retour, à mettre en cause la teneur de l’entretien de Nicolas Sarkozy avec Jean-Pierre Elkabbach et Gilles Bouleau.
Ces derniers, il faut l’admettre, ont tenté de faire leur travail mais ils ont eu les miettes que la volubilité de leur invité leur laissait.
Après sa garde à vue et sa mise en examen pour corruption active, recel de violation du secret de l’instruction et trafic d’influence, Nicolas Sarkozy a eu droit à Europe 1 et TF1 durant une quinzaine de minutes au moins mais il est un citoyen ordinaire et paraît-il un justiciable comme les autres.