La question peut sembler surprenante. Pourtant, les évêques de France – du moins, la majorité d’entre-eux – ont une tendance manifeste à affectionner ceux qui se disent chrétiens mais prennent dans la doctrine catholique ce qui leur plaît et rien de plus. Au nom de la modernité et de la démocratie dans l’Église, on laisse – et même on encourage – les fidèles (si peu, en vérité) à piocher dans un menu à la carte.
Mais lorsque les évêques rencontrent des catholiques attachés à l’intégralité de la doctrine catholique, c’est le malaise qui s’installe chez ceux qui devraient être des bergers.
Cela se confirme encore au vu des travaux des évêques réunis en ce moment à Lourdes et ce jusque vendredi. Ils s’inquiètent du développement des « réseaux conservateurs » ! La loi Taubira aurait permis aux « ultras », aux « intégristes », d’exercer une influence croissante au sein de l’Église.
Ce qui tétanise l’épiscopat français, ce n’est pas que des lois iniques soient votées, ce n’est pas que les mœurs contre-nature et la culture de mort prolifèrent avec le soutien des plus hautes autorités de l’État, non ce qui tétanise notre épiscopat c’est le regain d’« intransigeance » chez bon nombre de catholiques et surtout chez les jeunes !
Mgr Georges Pontier, président de la conférence des évêques s’est exprimé hier [mardi 8 avril, NDLR] à ce sujet. D’emblée, dans son discours d’ouverture de l’assemblée plénière des évêques, Mgr Pontier a mis en garde ses confrères, leur enjoignant de ne pas « raidir » leurs positions sous l’influence de ces catholiques conservateurs et intransigeants. Une réflexion qui est loin de faire l’unanimité.
Et les débats qui ont suivi ont surtout montré le désaccord entre les uns et les autres, notamment sur l’importance ou non de se mobiliser contre la loi Taubira ou contre la théorie du genre.