La Rue de Grenelle a distribué près de 150 millions de subventions à des associations. Lesquelles ? Brighelli a fait les comptes.
Le ministère de l’Éducation nationale sait compter : le Grip, dont j’ai eu plusieurs fois l’occasion de parler ici et là, qui fait un remarquable travail pédagogique en publiant des manuels pour le primaire d’une efficacité saluée de tous, et qui survit depuis des années en arrachant une très maigre subvention à la Rue de Grenelle, n’aura rien cette année - nothing, nichts, nada. En réponse à ses demandes, il vient de recevoir la réponse suivante :
Je ne connais pas cet Alexander Grimaud, chef de cabinet du défunt ministère Hamon, maintenu à son poste par Najat Vallaud-Belkacem. Un tout jeune énarque de la promotion Willy Brandt (2009), qui déboule de la préfectorale, avec pour adjoint Thierry Marchal-Beck, ancien président, comme Hamon, des Jeunesses socialistes. Le cabinet est bourré de jeunes énarques. Qui suis-je pour critiquer de tels choix ?
En revanche, je m’interroge sur la formulation de cette fin de non-recevoir :
« Dans un contexte budgétaire particulièrement contraint [chacun sait bien que la Rue de Grenelle commence et finit à Bercy], la dotation mise à la disposition du ministère [...] ne permet pas d’apporter une aide à tous les projets qui nous sont soumis... »
Le Grip, qui est tout plein de sentiments républicains, est heureux de participer au redressement financier de la France. Il s’étonne seulement que les quelques fifrelins qu’il demandait au ministère (entre 30 000 et 60 000 euros, à vot’bon coeur, Madame le Ministre) lui soient refusés pendant qu’une myriade d’associations nébuleuses bénéficient à plein de la manne grenellienne.
Priorités
Le Monde a publié l’année dernière un tableau complet des associations financées par l’État, secteur par secteur. Il suffit de cliquer sur le ministère concerné pour avoir le détail : pour l’Éducation, 5 587 associations se partagent 141,6 millions d’euros. C’est ce que l’on appelle un budget de crise.