Après la visite d’une délégation de députés français les 23 et 24 juillet derniers, d’autres parlementaires européens et un certain nombre de personnalités prévoient de se rendre en Crimée.
Parmi ces personnes qui souhaitent s’engouffrer dans la brèche ouverte par les Français, une dizaine de députés du Mouvement 5 étoiles italien, le sénateur du parti conservateur Ligue du Nord, Sergio Divina, ainsi que des députés hongrois, dont Marton Gyongyosi du parti nationaliste hongrois Jobbik.
Furieux, Kiev envisage de sévir si d’autres individus foulent le sol de la péninsule. Ainsi, la porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Mariana Betsa, a averti :
« Si cette visite a lieu contrairement à la législation ukrainienne et aux normes du droit international, il y aura sans doute une réaction et des conséquences ! »
Le régime de Porochenko parle d’un « manque de respect à l’égard de la souveraineté ukrainienne ». Les parlementaires français sont désormais interdits de territoire ukrainien pour trois ans. Le SBU (services secrets ukrainiens) avait déjà annoncé que l’acteur Gérard Depardieu était indésirable lui-aussi et pour cinq ans, pour avoir déclaré que la Crimée faisait « partie de la Russie ».
Le politicien ukrainien Guéorgui Logvinski a accusé les députés français d’avoir négocié « avec les occupants » et « violé la frontière ukrainienne » et a sollicité le Parquet général d’Ukraine, qui a ouvert une enquête et menace les responsables de poursuite judiciaire :
« Ils ont trop voyagé. Ces Français risquent de 5 à 8 ans de prison selon le Code pénal ukrainien ! »
ils ne pourront pas compter sur le soutien de Paris, le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, ayant fait savoir la ligne adoptée par l’exécutif :
« Il s’agit de l’initiative personnelle des parlementaires. Nous le regrettons beaucoup. Une telle visite est en effet une violation du droit international. »
Le désastreux Fabius ayant tenu à ajouter, avec la mesure qu’on lui connaît :
« La visite de plusieurs parlementaires français en Crimée occupée est une honte pour l’Europe entière et libre et un coup dur à la solidarité européenne. »
Thierry Mariani, le chef de file des députés ayant bravé le diktat atlantiste concernant la Russie, n’en a cure et a tenu à prévenir :
« Une dizaine de parlementaires sont venus, mais je peux vous dire que j’avais 4, 5 personnes que j’ai dû refuser, et on fera probablement un autre voyage très prochainement, en octobre. Si vous vous souvenez, j’avais organisé le dernier voyage en 2002 en Irak. À l’époque, j’avais eu le même tollé. Et je ne voudrais pas qu’il se passe dans quelques mois ce qui s’est passé en Irak, c’est-à-dire une véritable catastrophe. Je n’ai pas violé l’histoire. L’histoire, c’est que la Crimée a toujours été russe, l’histoire c’est que la population s’est toujours sentie russe. [...] Aujourd’hui, on a deux solutions en Europe. Ou on en tient compte et on essaye de voir la réalité, ou on commence une sorte de Guerre de Cent ans qui va pourrir la situation en Europe. Je rappelle qu’on est déjà à 6 000 morts en Ukraine. »
Enfin, l’insignifiant freluquet frisé Julien Bayou, conseiller régional d’Île-de-France EELV, s’est élevé dans une tribune publiée dans L’Obs, co-signée par les dirigeants de l’Association des étudiants ukrainiens en France et l’imperceptible Quentin Guillemain, président de Cosmopolitan Project Foundation (une officine pilotée par le PS), contre le député Mariani, lui intimant l’ordre de révéler comment il a financé son voyage, le soupçonnant d’être un agent stipendié par le Kremlin... On savait que les écologistes français ne s’occupaient pas d’écologie, on a maintenant la confirmation qu’ils sont de bons petits serviteurs de l’Empire.