À l’issue de discussions longues et toujours compliquées (l’idée est de trouver un compromis, ce qui n’est jamais simple), le Congrès des États-Unis a adopté une budget fédéral d’un montant de plus de 1 000 milliards de dollars (900 milliards d’euros). Parmi ces dépenses, celles concernant la défense s’élèveront à 577 milliards de dollars au total.
Le budget de base du Pentagone sera de 490 milliards, soit une somme légèrement plus importante qu’en 2014 (+3,3 milliards). Il faut également ajouter 64 milliards de dollars pour les opérations extérieures (ces dernières sont financées via un budget disctint, appelé OCO, pour Overseas contingency operations) et 11.4 milliards de dollars pour la National Nuclear Security Administration (NNSA), qui, dépendante du département de l’Énergie, s’occupe des armes nucléaires.
Le montant du budget « OCO » est en baisse de 21,2 milliards par rapport à l’an passé, étant donné que les effectifs américains en Afghanistan seront réduits à 10.800 hommes. Toutefois, il est question de financer un plan visant à entraîner et à équiper l’opposition syrienne modérée ainsi qu’un programme d’entraînement à l’intention des forces irakiennes et kurdes contre les jihadistes de l’État islamique. Et il est prévu 1,3 milliard pour abonder un fonds de coopération antiterroriste avec des pays comme le Yémen, la Libye et la Somalie.
Par ailleurs, le Pentagone ne peut pas faire ce qu’il veut en matière d’équipements. L’US Air Force voulait ainsi retirer du service ses avions A-10 Thunderbolt II afin de dégager des marges de manoeuvres pour financer l’arrivée du F-35 Lightning II.
Ce qu’a refusé le Congrés, qui a interdit, une nouvelle fois, le retrait de ces appareils. Conçus pour détruire des blindés pendant la Guerre froide, ces derniers ont montré toute leur efficacité en matière d’appui aérien lors des derniers engagements de l’armée américaine. Quelques A-10 sont actuellement engagés dans l’opération Inherent Resolve dans le nord de l’Irak.
S’agissant de l’US Navy, 450 millions de dollars seront prévus pour l’acquisition d’avions de guerre électronique E/A-18G Growler supplémentaires, ce qui permettra de prolonger les lignes d’assemblage de cet appareil chez Boeing d’une année (et d’attendre pour l’avionneur un possible contrat à l’exportation).
Les crédits pour le maintien en condition opérationnelle du porte-avions USS George Washington ont été rétablis, ce qui permettra aux États-Unis de garder une flotte de 11 bâtiments de ce type. Et des fonds pour la commande d’un Joint High Speed Vessel (JHSV) et de 3 Littoral Combat Ship de plus ont été adoptés.
En outre, une enveloppe de 120 millions de dollars sera destinée à la modernisation des chars M1 Abrams. Et les budgets prévus pour le développement ou l’achat d’autres véhicules blindés ont pratiquement tous été revus à la hausse.
Enfin, il est aussi question de continuer à financer le développement du système israélien Iron Dome, à hauteur de 350 millions de dollars (le Pentagone avait initialement demandé deux fois moins) et de lancer un programme visant à mettre au point, d’ici 2019, de nouveaux moteurs de fusées afin de se passer de ceux fournis jusqu’à présent par la Russie.